La Guinée a connu des violences post-électorales qui se sont soldées par plusieurs morts à Conakry et à l’intérieur du Pays. D’après certains médias, il y a eu 10 morts à Conakry et 21 à Nzerekoré. Face à ces autorités, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats monte au créneau pour dénoncer ces crimes barbares. Pour maître Traoré, traquer ces criminels doit l’autre bataille à mener.
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L’Opposition politique et la vraie société civile guinéennes devront tout mettre en œuvre pour que les auteurs, coauteurs et complices des homicides lors des manifestations soient punis un jour à la hauteur de leurs crimes. L’accent devra être mis surtout sur la saisine d’une juridiction supra-nationale car il ne faut pas compter, pour le moment et peut-être pendant longtemps encore sur les juridictions internes. S’il y a un autre combat à mener, c’est bien celui-là. Chaque acteur politique ou défenseur des droits de l’homme devra faire de cette question une priorité. Si des hommes en uniforme se comportent comme des malfrats, des hors-la-loi, c’est parce qu’ils sont convaincus de bénéficier d’une impunité totale par rapport à leurs agissements. Ce sont des hommes qu’il faudra traquer un jour comme les nazis l’ont été à travers le monde. Il doit y avoir des Guinéens qui s’investiront dans cette bataille. Les tortionnaires et tueurs ainsi que leurs commanditaires d’aujourd’hui devront avoir peur partout où ils se rendront dans le monde. Leurs familles devront avoir honte d’eux en réalisant qu’ils sont des criminels. Ils devront avoir toujours la peur au ventre partout où ils seront. Sans cela, tout homme ou toute femme qui arrivera au pouvoir en Guinée croira avoir droit de vie et de mort sur les citoyens.
Il est anormal de tuer les enfants d’autrui et rentrer chez lui pour embrasser après ses propres enfants. Pour empêcher cela, il faut que les criminels paient ; qu’ils répondent de leurs actes un jour ou l’autre. Il est inadmissible que des Guinéens continuent à tuer impunément d’autres Guinéens pour des raisons politiques. C’est un combat aussi important que celui relatif au changement de constitution. La diaspora guinéenne devra nécessairement s’y investir car sans elle ce sera un combat voué à l’échec. Toute chose qu’il faudra absolument éviter pour le bonheur des Guinéens.
Maître Mohamed Traoré avocat
