Report des élections législatives : Les réactions vont bon train à Kankan !

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Depuis l’annonce du report à une date ultérieur,  de la tenue des élections législatives en Guinée par la Commission Electorale Nationale Indépendante en commun accord avec l’organisation Internationale de la Francophonie OIF, les réactions vont bon train. A Kankan, l’idée est plutôt saluée, et par les acteurs de la société civile ainsi que des partis politiques notamment d’opposition.

Initialement fixées au mois de décembre prochain, tous les responsables des partis de l’opposition guinéenne à Kankan, voient d’un très bon œil, la décision de reporter  l’échéance électorale des législatifs. Selon Antoine Dôbô Guilavogui, secrétaire fédéral de l’UFDG principal parti de l’opposition, cela était même prévisible.

« Le report c’était prévisible. On a dit une commission Indépendante. Mais pensez-vous vraiment que les Kébé et autre sont vraiment indépendant. Ils ont été contraints de fixer une date sous l’influence du président de la république avant de s’envoler pour les USA. Aucune vraie disposition n’a été prise. Donc ce report ne me surprend pas». A-t-il déclaré.

Dans le camp du Bloc Libéral aussi, un autre parti de l’opposition fortement représenté à Kankan, on se réjoui de cette décision de report. D’autant plus que selon le coordinateur régional du BL Tamba Seli Yombouno, son parti avait été le seul à avoir bien prédit les choses.

« Le bloc Libéral a été le tout premier pour ne pas dire le seul à indiquer que nous n’avons pas besoin d’une commission électorale politique mais technique. Nous n’avons pas été écoutés. Aujourd’hui on donne clairement raison à notre position, pour la simple raison que ce sont des questions techniques qui se posent et qui nous empêchent d’aller aux élections. Aussi dès l’annonce de la date, nous avons signalé qu’elle ne pouvait être tenue ». A-t-il indiqué.

Alors qu’on dénonce quelque part une ingérence de la communauté internationale  à travers la pression de l’Organisation de la Francophonie pour expliquer ce report du calendrier des législatifs guinéens, le coordinateur du BL poursuit son analyse : « Si c’est une pression, c’est une pression qui nous arrange. Après tout, si on partait sur cette base, ça pouvait nous entrainer dans d’autres crises auxquelles on ne s’attend peut-être pas. L’ingérence oui, mais il y a des questions de souveraineté qui doit être limité avec la mondialisation politique. La Guinée, n’appartient pas qu’aux guinéens. Elle appartient aussi à l’Afrique, à la sous-région et même au monde ». A-t-il ajouté.

Lounseny Chérif, président du conseil régional des organisations de la société civile, apprécie à son tour le report de ces élections législatives et invite à la paix.

« Si va nous conduire à la paix, je suis d’avis. Parce que rien ne sert de se précipiter pour aller vers des élections qui seront ensuite contestées. Je ne peux que saluer cela et souhaité que ça nous emmène vers la paix et l’acceptation des résultats ».

A noter que le coordinateur régional du parti au pouvoir le RPG arc-en-ciel, contacté pour commenté cette décision, est resté injoignable à notre rédaction.

VOX POP KANKAN : Législatives reportées, en attendant que fait-on de nos députés ?

Depuis la nouvelle du report des élections législatives en Guinée à une date pas encore fixée est tombée, la question ne cessent de se poser de part et autres. Dans l’attente que pourra durer des mois, que doivent faire les députés dont les mandats ont plus qu’expirés aujourd’hui ? Les réactions des acteurs sociopolitiques de la place,  sont loin d’être à la traine.

La question a déjà fait débat au sein du Bloc Libéral, et le mot d’ordre est clair, il faut faire le vide à l’assemblée nationale.

« C’est une question qui a été très tôt débattu par le Bloc Libéral. Et nous avons été le tout premier parti à évoquer notre position par rapport au mandat des députés qui est, il faut le dire périmé. Donc ils ne doivent pas continuer à siéger. Récemment, une partie des parlementaires de l’opposition se sont retirés. Pourtant au départ nous avons été emprisonnés et traiter de tous les maux pour ça. Donc notre position est claire. Les mandats sont périmés alors il faut vider la salle. Tout ce qu’on subit aujourd’hui c’est justement parce que la loi n’est pas respectée ». Soutient le coordinateur régional du BL Tamba Seli Yombouno.

Antoine Dôbô Guilavogui, secrétaire fédéral de l’UFDG principal parti de l’opposition, dénonce : «  En Guinée on a jamais eu de député. Ce ne sont que des budgétivores. Ils en sont tous conscients. En réalité à part les votes de budget qu’est-ce qu’ils ont réellement voté  pour la Guinée » ? S’est-il interrogé.

Mais pour Lounseny Chérif, président du conseil régional des organisations de la société civile, quoi qu’il en soit, il ne faut pas créer le vide à l’assemblée. « C’est compliqué qu’on aille vers toute une année avec des débutés qui siègent alors que leurs mandats est arrivés à échéance. Mais il ne faut pas aussi créer le vide. La nature a horreur du vide. Il vaut mieux qu’on aille comme ça que de les dire d’arrêter les travaux alors qu’il y a des actualités et des problèmes qui doivent être résolus à leur niveau ». A-t-il préconisé.



Journaliste, correspondant à Kankan, Guinée