Si un référendum n’a d’autre finalité que le maintien au pouvoir d’un homme… au mépris du principe de l’alternance, il est du devoir de tous de s’y opposer. Maître Traoré.

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Depuis plusieurs semaines, le débat sur le changement constitutionnel fait la une des médias et les réseaux sociaux. C’est pourquoi plusieurs voix se lèvent pour mieux situer les enjeux qui doivent motiver un changement de constitution. Pour l’ancien bâtonnier maître Mohamed Traoré :

Dans une Constitution, il est important de faire une distinction nette entre ce que certains considèrent, de mauvaise foi quelquefois, comme des insuffisances ou incohérences et ce qui relève d’une option retenue en toute connaissance de cause par les constituants à un moment donné en fonction de circonstances particulières. Pour tenter de donner une motivation à leur projet, les promoteurs du changement de constitution invoquent entre autres des insuffisances et incohérences que contiendrait la Constitution de 2010. Mais en réalité, il ne s’agit de nullement de cela. Tout ce qui a été retenu dans cette Constitution est le fruit de longs débats qui ont abouti à une option donnée. À titre d’exemple, la question de la candidature indépendante aux élections nationales (présidentielle et législatives), le CNT n’avait pas retenu cette option pour des motifs qui ont été largement discutés et débattus. Toutes les sensibilités et toutes les positions s’étaient exprimées. Il est parfaitement possible d’adapter une Constitution au contexte et aux réalités du moment. Mais il faut éviter de tailler sur mesure une Constitution dans le seul but de contenter un homme et son entourage.

 Par ailleurs, Nul ne remet en cause le principe selon lequel la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus ou par voie référendaire. En particulier, personne ne conteste aux citoyens leur droit inaliénable de se déterminer sur différentes questions d’intérêt national par le biais d’un référendum. Mais il est impératif d’aller au-delà de la consécration et de l’affirmation de ces principes. Il faut en plus prendre en compte l’opportunité et la motivation de chaque consultation référendaire.

Lorsqu’un référendum n’a d’autre finalité que le maintien au pouvoir d’un homme et de son entourage au mépris du principe de l’alternance, il est du devoir de tous de s’y opposer.

Lorsqu’un commis de l’État affirme qu’il faut prier Dieu afin qu’il accorde  » le maximum de temps  » au Président de la République pour qu’il continue à travailler, le changement de Constitution projeté n’a pas pour but de faire progresser notre système démocratique, d’où la crainte légitime des citoyens.



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