Justice : Procès pour homicide involontaire contre la clinique MEDECIS du professeur Sy

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La santé maternelle devient de plus en plus problématique dans notre pays, en ce sens que ce processus prend en compte tous les aspects de la santé de la femme, de sa grossesse, à l’accouchement jusqu’ au postpartum. En Guinée nombreuses sont des femmes qui sont victimes de négligences ou de l’incompétence des médecins chargés de les suivre pendant la grossesse. Ces faits engendrent parfois des conséquences dramatiques. Sur ce, si la grossesse est pour beaucoup de femme une expérience positive et émouvante, force est de constater qu’en Guinée, cette période est pour certaines un véritable enfer qui peut entraîner parfois des pertes en vies humaines. C’est le cas de Madame Sylla Djenabou Diallo qui a perdu ses deux jumeaux lors de son accouchement le premier octobre 2017 à la Clinique MEDECIS de Professeur SY. Suite à ces décès, Madame Sylla avait porté plainte contre la clinique pour homicide involontaire. Après un premier acquittement lors du premier procès au tribunal de première instance de Dixinn, la victime a fait appel de la décision et un nouveau procès s’ouvre demain  Mercredi  7 Novembre à la cour d’appel de Kaloum

A la veille de ce procès d’espoir notre site a réalisé un entretien téléphonique avec La victime.

Guinée Direct Infos : Bonjour Madame Sylla

Djenabou DIALLO : Bonjour Monsieur CAMARA

Guinée Direct Infos : que reprochez-vous à la clinique Médecis ?

Djenabou DIALLO : De ne pas respecter son cahier de charge.

Guinée Direct Infos : c’est-à-dire ?

Djenabou DIALLO : C’est-à-dire, le fait  d’employer des personnes compétentes et de mettre tout en œuvre pour s’équiper de tous les moyens techniques permettant de mener à bien sa mission. Le seul médecin obstétricien de cette clinique le jour de mon accouchement était le Pr Sy,  mais n’a pas voulu me pendre en charge, et m’a laissé dans les mains d’étudiants en médecine qui y étaient en stage. Mon  accouchement étant prématuré ils ont non seulement refusé de prendre en charge mon seul Bébé né vivant mais, ont fini par le mettre dans une couveuse défaillante ce qui a conduit à son décès 4h après. Et malgré que mon médecin à son arrivé, a constaté que l’enfant était en vit il n’a rien fait aussi pour rectifier l’erreur de ses élèves.

Guinée Direct Infos : Quel est le sentiment qui vous anime à la veille de ce procès ?

Djenabou DIALLO: un sentiment d’espoir et de peur  surtout. D’une part j’espère que justice soit faite, mais d’un autre côté, en plus de la douleur que je vais ressentir à reparler de cette histoire j’appréhende énormément la décision du juge.

Guinée Direct infos : pourquoi avez-vous un sentiment de peur ?

Djenabou DIALLO: Peur d’un procès bâclé. Je ne fais pas de jugement hâtif, car je me dis, si j’ai interjeté l’appel, c’est que quelque part, j’ai de  l’espoir que justice sera faite enfin. Mais au fond de moi, ce sentiment ne me quitte pas. Toutefois comme le dit mon mari qui m’a soutenu durant toute cette épreuve, faisons confiance à la justice.

Guinée Direct Infos : Quel appel lancez-vous aujourd’hui  aux autres femmes  qui sont peut-être  dans la situation  que vous ?

Djenabou DIALLO: Qu’elles osent en parler et qu’elles osent réclamer  justice lorsqu’elles pensent avoir subi un mauvais traitement par un médecin. Que la vie est un droit et que personne n’a le droit par négligence médicale de l’enlever ou de refuser de la sauver.

Guinée Direct Infos : merci beaucoup Madame Sylla.

Djenabou DIALLO : c’est à moi de vous remercier, vous et  toute votre équipe pour tout ce que vous faites pour la promotion de la justice dans notre pays.



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