Depuis quelques jours, le pays connait des violences suite à l’installation des conseillers communaux à l’intérieur. Ces violences ont provoqué de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique. Fidèle à ses prises de position, le ministre de l’unité nationale Gassama Diaby a multiplié ces derniers jours des sorties fracassantes. Au cours de ses sorties, il dénonce la position passive du gouvernement face à ces violences. Il prône le respect de nos valeurs telles que la justice et la solidarité.
Pour lui, « ce pays, malgré toutes ces potentialités économiques, humaines et culturelles, il a du mal à s’élever et à progresser durablement parce qu’il vit des pêchers inexpiés des victimes dont les âmes et des cœurs continuent à pleurer par manque de justice et de solidarité ». Il ajoute en ces termes : « la politique au lieu d’être un salut pour chacun d’entre nous et pour notre peuple, il est devenu un enfer à ciel ouvert, un moteur de haine et une usine de violence aveugle et honteuse ». Hier, sur les antennes de nos confrères de l’espace FM dans l’émission les grandes gueules, il rajoute une nouvelle couche : « Si l’Etat et le gouvernement ne sont pas capables de défendre le peuple de Guinée, il revient à ce peuple de se défendre…». Autrement dit, le ministre invite le peuple à prendre son destin en main face à la haine de certains pyromanes.
A travers ces différentes déclarations et de prise de position, deux principales questions reviennent sur le devant de scène :
1-Pourquoi le ministre ne démissionne-t-il pas ?
2-Pourquoi il n’est toujours pas limogé pour insubordination ?
L’opinion publique est divisée sur ces deux questions. Pour le premier groupe, Gassama Diaby serait le ministre le plus « démagogue » de ce gouvernement, en ce sens qu’il n’est pas cohérent dans ses actes. Pour un de nos consultants, le ministre doit démissionner s’il n’est pas d’accord avec le gouvernement. Il s’exprime ainsi : « Sincèrement, j’apprécie ses discours que je trouve républicains, mais je ne comprends pas pourquoi, il est encore dans ce gouvernement moribond…. il doit rester parce qu’il serait un serviteur du peuple grâce à ses discours qui ne changent rien au fond ? Et pourtant, en réalité, il ne sert pas ce peuple. Non seulement, son ministère n’a pas de prérogatives réglementaires lui permettant de poser des actions au-delà de ses discours. Et surtout, il ne bénéficie d’aucune solidarité de ses confrères. On a vu lors de la semaine de citoyenneté. Par ailleurs, l’égoïsme caractérisé par l’individualisme, c’est l’attitude de Gassama. Dans un Gouvernement, si au nom de ses convictions, on ne partage pas la même vision que celui-ci, sincèrement, vaut mieux jeter l’éponge pour être cohérent », et à un autre d’ajouter : « Le ministre Gassama Diaby sert de caution morale au pouvoir condé. Au lieu de servir le peuple, il cautionne toutes les barbaries, les violences exercées contre lui. S’il était courageux et cohérent, il serait parti il y a longtemps. »
Pour le deuxième groupe, Gassama Diaby est un ministre courageux et sincère, dans la mesure où, il dénonce les bavures du gouvernement auquel il appartient. Pour un d’entre eux : « Gassama a au moins le mérite de dire les choses telles qu’elles sont, et au nom de L’ÉTAT. Ce ministre grandit et honore la fonction ministérielle, surtout à une époque où les imams, les sages, les intellectuels, serviteurs de l’état … Sont devenus de vulgaires politiciens au service de causes partisanes ».
Toutefois, les observateurs restent divisés sur ces questions. Mais ce que l’on peut dire, est que Gassama Diaby doit lier les discours aux actes pour montrer la sincérité de ses déclarations. Si non comme le dit Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Et si ça veut l’ouvrir, ça démissionne ».
En attendant, les crises sociales continuent de paralyser le pays.