« NE PAS SE PORTER CANDIDAT EN 2020 EST UNE NON ASSISTANCE A UNE NATION EN DANGER DIXIT SIAKA BARRY »

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Il y a quelques jours, monsieur Siaka Barry du mouvement Génération Débout a réalisé un long entretien avec la télévision évasion Guinée. Au cours de cet entretien, il a abordé plusieurs questions dont entre autres son départ du gouvernement et la vie sociopolitique de la Guinée. La rédaction de guineedirectinfos.com a passé en revue les principaux points de cet entretien.

A travers des réponses claires et simples, M. Barry a tenté dans cet entretien de porter haut et fort les couleurs de son mouvement Génération Debout. Pour Siaka Barry, le pays n’a pas d’opposants en ce sens que le terme opposant ‘est vide de sens’, « Il n’y a pas d’opposants en Guinée, il n’y a que des copains et des coquins, qui se font des petits arrangements entre eux, quand ça les arrange et qui s’opposent quand ça ne les arrange pas ».

Autrement dit, la politique guinéenne est faite sur la base des humeurs des uns et autres à travers des accords et autres compromis en lieu et place de nos lois.

L’on se souvient du vote et de l’adoption de la loi 114 du code électoral qui est pour un de nos analystes une monstruosité juridique inacceptable dans la mesure où cet analyste affirme que ; « Nos députés ont voté une loi inconstitutionnelle, nos juges de la Cour constitutionnelle ont validé une loi inconstitutionnelle, et notre Président a promulgué une loi inconstitutionnelle. »

Pour lui « Le peuple a perdu, La Constitution a été violée, et c’est elle l’arbitre entre nous et les dirigeants c’est elle qui les empêche de nous réduire en esclavage, mais si elle est fracassée par les élites parlementaires et gouvernementales, alors nous devenons entre leurs mains, au mieux des jouets, au pire des esclaves. Ceux qui demandent l’application de la loi ressemblent à des personnes se trouvant déjà dans le fond d’un trou, et ne sachant pas comment remonter, continuent de creuser toujours plus profond, à chaque fois qu’ils arrivent au fond, ils creusent encore, et encore, comme si la sortie se trouverait par le fond ».

Cette analyse corrobore les idées de Siaka Barry selon lesquelles le pays n’a que des coquins et des copains qui s’arrangent entre eux, sinon comment peut-on voter une telle loi ? Par ailleurs, la dernière loi votée par l’assemblée sur la réforme de la CENI est aussi considérée pour beaucoup d’observateurs de la vie politique comme un arrangement entre copains, en ce sens qu’elle a été taillée sur mesure pour favoriser les « grands partis ». Ce qui signifie que nos dirigeants ne pensent qu’à leurs intérêts et non celui du peuple.

En plus de cela, M. Barry met en relief les raisons de son départ du gouvernement, qui tournent autour de trois points fondamentaux : la tentative de mettre en place un mouvement de jeunes révolutionnaires ; son opposition à un éventuel troisième mandat ; mais aussi et surtout le fameux discours d’Accra qui a été interprété par « les hommes aux petits souliers » de sekoutouraya comme une goutte d’eau qui avait débordé le vase.

Concernant sa candidature, elle serait motivée pour sauver une nation en danger, pour le champion de Génération Debout, ne pas se porter candidat en 2020, serait une « non-assistance à une nation en danger » dans la mesure où selon lui, le pays est en train de se noyer et qu’il faut un très bon nageur pour le sauver.

« Tant que la situation politique de notre pays reste ce qu’elle est aujourd’hui et qui interpelle la conscience de tout bon patriote, je me battrai avec toutes mes forces pour être candidat en 2020 », avait lancé Siaka.

Cette phrase résume toute la détermination de l’ancien ministre du PRAC pour non seulement changer la donne, mais aussi faire un dégagisme du paysage politique guinéen composé selon lui de « politiciens véreux ».

En plus de cela, il relate avec acuité les maux de la gouvernance du président Alpha Condé. Pour lui, « lorsque la corruption est érigée en religion d’état, lorsque tout est fait et calculé par manœuvres politiciennes», le pays va droit au mur.

S’il est vrai que ces passages ont été très clairs, force est de constater que le leader de Génération Debout a été très ambivalent sur plusieurs questions concernant son idéologie, la nature de sa relation avec son ancien employeur, mais aussi sa vision d’incarner un homme de changement.

 

La suite dans nos prochains numéros.



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