Le viol en Guinée : Des statistiques qui font froid dans le dos

5531

Le viol « est l’acte par lequel une personne est contrainte à un acte sexuel (le plus souvent un rapport sexuel) par la force, surprise, menace, ruse ou, plus largement, sans son consentement ». En Guinée, ce phénomène devient de plus en inquiétant, et touche plus en plus de mineurs.

 Selon le nouveau code pénal guinéen, l’article268 stipule que : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise, constitue un viol. Le viol est puni de la réclusion criminelle à temps de 5 à 10 ans. Le viol est puni de la réclusion criminelle de 10 à 20 ans : Lorsqu’il a entrainé une mutilation ou une infirmité permanente ; lorsqu’il est commis sur un mineur de moins de 18 ans… »

En dépit de cette disposition, le viol est devenue monnaie courante dans notre pays. Selon l’office de protection du genre, de l’enfance et mœurs, deux à trois cas de viol sont enregistrés chaque jour à Conakry. Le 17 Juillet dernier, la RTG révélait dans son journal de 20h30 qu’à  Koloma, l’on a enregistré un cas de viol sur trois sœurs, commis par leur cousin chauffeur. Et un autre cas a été commis à Gbessia par un maitre coranique sur une de ses élèves de 15 ans

Par ailleurs, selon une enquête menée par la coalition des femmes et filles de Guinée pour le dialogue, la consolidation de la paix et le développement (COFFIG/DCPD), le viol est devenu une préoccupation majeure. Selon cette enquête qui avait mobilisé 1200 femmes dans les 143 quartiers de Conakry, 552 cas de viol ont été commis en trois mois, (entre Aout et Octobre 2018). Et dans bien des cas, les mises en cause sont des proches des victimes qui sont pour la plupart des mineures.

Ces chiffres sont révélateurs de l’ampleur d’un phénomène qui doit interpeller tous et à tous les niveaux. Pour la présidente de COFFIG/ Matoto, madame Traoré, il faut une mobilisation générale à tous les niveaux. Pour elle,  chacun doit prendre ses responsabilités pour freiner ce phénomène. Les familles doivent multiplier leur vigilance dans la surveillance des enfants, et l’état de son côté doit prendre toutes les dispositions pour éradiquer le viol. Elle a terminé son intervention en disant que si rien n’est fait d’ici peu, et à cette allure, toutes les filles de Guinée seront violées.



Administrateur Général