Burkina : le peuple pris aux pièges des querelles intestines des militaires

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On peut désormais conjuguer au passé le colonel Damiba. Le pays des hommes intègres est finalement tombé dans les mains de ceux-là avec qui le désormais ancien président de la transition avait fait congédier le président élu Kaboré.  Évincé du pouvoir pour dit-on, n’avoir pas pu juguler la crise sécuritaire, en janvier dernier, moins d’observateurs ne soupçonnaient la transition militaire prendre un si injustifié coup. C’était naïvement donc qu’on avait cru que tout allait bien au pays. Que les hommes en treillis s’accordent sur la gestion du pays. Qu’ils avaient tous fait abstraction de leur envie singulière à chacun afin de hâter le pays vers le retour  à l’ordre politique normal. 

Non le capitaine Traoré lui trouvait comme il le clame, vouloir plus tôt faire aboutir la transition avant juillet 2024 conformément à l’agenda validé par la CEDEAO ! C’est très bien qu’il y parvienne ainsi on dira tant mieux c’est un putschiste qui a fait partir un autre ! On lui dira bravo pour cet engagement démocratique, cet attachement aux formes régulières d’accession au pouvoir politique. Bien qu’il se soit aussi engagé à faire désigner un président de la transition par le biais d’assises nationales, ce dernier pouvant être un civil, l’idéal aurait été de ne pas refaire des assises alors qu’elles ont déjà été sous Damiba. Il faut juste s’accorder sur l’ensemble des activités convenues avec la CEDEAO y compris tenir l’agenda de 2024, puisque c’est à l’issu d’un examen dudit chronogramme par l’organisation qu’il a été validé de travailler à l’organisation in fine des élections en juillet 2024.

A analyser ce qu’il se passe au Burkina, on se rend bien compte qu’on a fait du tort à Kaboré en éjectant le sieur du pouvoir prétextant que les militaires trouveraient la solution au djihadisme et à l’insécurité quotidienne. En ce sens que depuis l’avènement du MNSP un peu plus de 2 millions de personnes sont déplacées fuyant ainsi la terreur des hordes de groupes terroristes qui écument le territoire confisqué en grande partie au contrôle de l’armée régulière pourtant tenue des officiers militaires. Tous conviennent que l’insécurité reste la préoccupation des Burkinabé et reste donc de se mouvoir en toute sécurité, de faire face à la crise du pouvoir d’achat. Espérer ! Rêver ! Tout comme dans tous ces pays pris aux pièges de la mitraillette.

Kabinet Fofana



Toronto, Ontario, Canada