L’EMPRISONNEMENT DE ABOUBACAR SOUMAH OU LA SIDYSOULEYMANE-N’DIAYISATION SOUS LE CNRD ( PAR SOW ROUSSEAU)

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Le 15 juin 2022, Aboubacar SOUMAH était invité dans le studio de la radio ESPAC FM de l’émission « les GG ».
Au cours de cette émission, une vive altercation est survenue entre Aboubacar SOUMAH et le journaliste Ahmed CAMARA. Un échange verbal houleux, une dispute vigoureuse entre hommes de caractère.
Cependant, en aucun cas, des coups n’ont été donnés, même si en l’espace de 30 secondes Aboubacar SOUMAH a pris le collet d’Ahmed CAMARA, lui arrachant au passage un bouton en fin de vie ou déjà handicapé. Donc, une dispute sans coups de poing, ni gifle, ni d’injures, ni menaces.
A la surprise générale, le procureur près le tribunal de première instance de Mafanco, Abdoulaye Israël KPOGOMOU, décide de poursuivre le leader Aboubacar SOUMAH.
Ainsi, le 17 juin 2022, il est placé officiellement en garde à vue.
Le 20 juin 2022, il est traduit devant le tribunal, puis placé en détention provisoire
Le Procureur a décidé de poursuivre le leader pour «violences volontaires, injures publiques et troubles à l’ordre public »
Il s’agit de qualifications juridiques fantaisistes pour chercher des poux sur un crâne rasé
1-Les «violences volontaires » sont visées par les dispositions des articles de 239 à 248 du nouveau code pénal.
Aucune lecture, aucune interprétation sauf extrêmement extensive desdites dispositions ne permet de poursuivre Aboubacar SOUMAH en vertu d’infraction légalement constituée.
2-Quant au trouble à l’ordre public, notion poreuse qui facilite toutes sortes de répression dans un Etat non démocratique, nous n’en parlerons même pas
3-A propos des injures, notons simplement que ce serait d’abord Ahmed CAMARA qui aurait traité Aboubacar CAMARA de « menteur, de malhonnête ». Inviter quelqu’un pour le traiter de menteur et malhonnête ? Si c’est cela, les journalistes des GG peuvent se contenter d’appeler les gens au téléphone pour leur dire qu’ils sont menteurs et malhonnêtes, mais les inviter au studio pour dire cela publiquement révèle un certain sadisme des journalistes, ce gout à humilier, de faire mal à l’autre.
Ainsi, nous estimons que le procureur Abdoulaye Israël KPOGOMOU commet un abus de pouvoir
Qu’aurait dû faire le procureur dans cette situation ?
1-Se contenter d’un simple procès-verbal : constatation des faits, recueil des déclarations des personnes impliquées et témoins.
2-Le rappel à la loi : qui est une procédure qui consiste à convoquer l’auteur des faits reprochés pour s’entretenir avec lui, pour entendre celui-ci sur les faits qui lui sont reprochés, lui demander de reconnaitre ces faits et lui lire enfin les dispositions concernant les faits commis et les conséquences qu’il risque pour de tels faits, et le laisser rentrer chez lui.
Le procès-verbal ou le rappel à la loi, aurait largement suffi dans cette circonstance.
Le procureur, en allant jusqu’à placer Aboubacar SOUMAH en garde à vue pour 48h et en le traduisant devant le tribunal, puis en le plaçant en détention provisoire, fait preuve d’un excès de zèle, d’un abus de pouvoir.
Si pour une prise au collet, on peut passer 48h en garde à vue, traduit devant un tribunal, et placé en détention provisoire, quel serait le sort de tous ceux qui giflent ? La peine de mort j’imagine.
En poursuivant Aboubacar SOUMAH pour une telle légèreté, le procureur laisse entrevoir aux yeux des Guinéens qu’il y a deux types de citoyens : des citoyens qui ne peuvent être poursuivis devant la justice comme le ministre Bachir DIALLO, et des citoyens qui peuvent être poursuivis même pour tout et n’importe quoi, comme Aboubacar SOUMAH.
De tels actes du Procureur risquent de saper la confiance que les Guinéens essayent de placer dans les institutions judiciaires de notre pays depuis l’avènement du CNRD au pouvoir.
Ainsi, nous pensons que de tels actes du procureur nuiront à long terme la volonté du CNDR de traiter les Guinéens en égalité.
En poursuivant tout et n’importe quoi, en ne recourant pas des alternatives à la poursuite quand la situation le commande, les procureurs risquent gravement d’écorner l’image du CNRD, de retourner le peuple contre le CNRD.
Rappelons ici quelques coïncidences bizarres qui se passent sous le CNRD
1-Kassory a été coffré dès après son intronisation a la tête du RPG (simple coïncidence ?)
2-Oyé GUILAVOGUI a été coffré dès qu’il a annoncé sa volonté de créer un parti politique (simple coïncidence ?)
3-Aboubacar SOUMAH n’a pas été tendre ces derniers temps sur la transition (simple coïncidence ?)
Trop de coïncidences entre les arrestations et des positions politiques exprimées, ces coïncidences risquent de devenir flagrantes aux yeux de tous, et laisser croire que la justice est l’instrument politique du CNRD.
Le colonel Mamadi DOUMBOUYA doit réagir pour freiner ces procureurs zélés si ce n’est pas lui qui incite aux actes qu’ils posent.



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