Siaka Barry sur la « souveraineté alimentaire de la Guinée

646

Le besoin de consommation en riz des populations guinéennes a oscillé autour de 1,2 millions de tonnes durant le quinquennat passé. Sur la même période quinquennale, l’importation du riz (en provenance essentiellement des pays asiatiques) fut en moyenne de 500 mille tonnes par an, atteignant même un pic de 791 mille tonnes de riz en 2018 enregistrées au Port Autonome de Conakry.
Au même moment, au lieu d’apporter une réponse structurelle à ce défi vital, nous avons plutôt opté pour des solutions agricoles conjoncturelles, et nous avons carrément orienté nos efforts vers un autre secteur de facilité : les mines.
Ainsi notre production de minerais brut de bauxite est passée de 18,3 millions de tonnes en moyenne sur la décennie précédente pour atteindre 82,4 millions de tonnes au cours des 3 dernières années. Loin de saluer ce qui est claironné par certains comme une « performance économique », inquiétons nous plutôt des subtilités vicieuses de cette croissance extravertie.
Quel a été l’impact réel de cette croissance minière vertigineuse sur le taux de chômage endémique qui décime la jeunesse guinéenne ? Quel a été son impact sur le financement des secteurs sociaux de base (éducation, santé) ? Ce que nous gagnons en terme de revenus miniers vaut-il ce que nous perdons en terme de richesses environnementales et écologiques ?
Car, n’étant pas nous-mêmes, maîtres de nos propres ressources minières, et n’ayant aucune influence sur les bourses des métaux, nous avons assisté impuissants, ces dernières années à la dégringolade du prix de la bauxite à la tonne, qui passera de 55$ à 30$ la tonne au moment où l’aluminium (principal métal dérivé de sa transformation) caracolait à 2950$ la tonne. on appelle cela en économie : la détérioration des termes de l’échange.
Voilà pourquoi, nous au MPDG estimons, qu’en ce 21ème siècle où un nouvel ordre mondial se redessine, la véritable conquête qu’il nous reste à faire, au delà de notre souveraineté politique, reste notre souveraineté économique dont le principal déterminant reste la « souveraineté alimentaire ».
Le capitaine Thomas Sankara ne disait-il pas aux africains de ne pas chercher loin où se trouve l’impérialisme, que « l’impérialisme se trouve déjà dans l’assiette de riz que nous consommons chaque jour à la maison » !!!
Bon début de semaine aux laborieux peuple de Guinée et d’Afrique !
Soyons Unis et forts pour la victoire prochaine du MPDG



Guinée Nondi, tout ce qui est information de qualité est notre