Au Mali, la junte militaire propose à la CEDEAO une transition de deux ans. Mais elle feint d’oublier qu’elle exerce le pouvoir depuis presque deux ans déjà. Cette période sera-t-elle prise en compte dans la durée totale de la transition ? Telle semble être la position de l’institution sous-régionale à en croire aux propos du Général Béhanzin tenus il y a peu de temps dans » Le débat africain » de RFI.
L’une des erreurs que commettent les militaires est de penser que lorsqu’ils prennent le pouvoir, ils peuvent garder indéfiniment le silence sur la durée de la transition et que celle-ci ne doit commencer à courir qu’à compter du jour où ils daigneront la fixer.
Il existe une réalité à ne pas perdre de vue dans la gestion d’une transition militaire. En effet, prendre le pouvoir par les armes est une chose, l’exercer en est une autre. Si on peut perpétrer seul coup d’État pour s’emparer du pouvoir, on ne peut exercer seul le pouvoir. C’est pour cette raison que le dialogue sincère et la concertation doivent être privilégiés.
L’époque où l’on pouvait imposer la peur aux civils par les armes est révolue. Le mépris, l’arrogance, les combines, la ruse, les artifices et l’exclusion sont à bannir absolument pour une transition réussie et apaisée.
La concertation est d’autant plus primordiale que les autorités issues d’un putsch n’ont pas reçu mandat du peuple pour exercer le pouvoir. Si des putschistes peuvent revendiquer une certaine légitimité à un moment donné, celle-ci n’est pas définitive et peut s’éroder assez rapidement.
L’intelligence des autorités de transition dans un pays consiste à prendre en compte la fragilité de leur situation afin d’éviter que ceux qui les ont portées aux nues déchantent et deviennent des adversaires irréductibles alors qu’ils pouvaient continuer à être des soutiens.
Une junte militaire n’a pas besoin d’adversaires car elle n’a rien à y gagner. Son salut ne peut venir que l’adhésion massive des citoyens, des acteurs politiques et de la société civile à son programme. Encore une fois, les époques ont changé. Malheur à celui qui n’en prend pas conscience.
Maître Mohamed Traoré
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« Prendre le pouvoir par les armes est une chose, l’exercer en est une autre » Maître Traoré interpelle la Junte
By Guinée NondiAvr 26, 2022, 06:03 amCommentaires fermés sur « Prendre le pouvoir par les armes est une chose, l’exercer en est une autre » Maître Traoré interpelle la Junte
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