Enquête Fria : Hôpital Pechiney devenu un lieu de traitement inhumain et de discrimination sanitaire

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Durant l’enquête de terrain, l’on a constaté de graves problèmes de fonctionnement  dans les services de l’hôpital Pechiney. Autrement dit à l’hôpital Pechiney, l’on constate une discrimination  liée au traitement sanitaire entre les locaux et les exploitants russes.  Les différents services (Chirurgie, pédiatrie, réanimation ou encore bloc opératoire) sont en manque d’entretien  total avec des appareils de travail dans des états de délabrement très poussé. Bref, dans les locaux de l’hôpital Pechiney, les conditions d’hospitalisations sont calamiteuses voire inacceptables. Les locaux de l’hôpital ne répondent plus aujourd’hui aux normes standards de fonctionnement d’un centre hospitalier.

local réservé aux russes

Pourtant, dans le même hôpital, il existe un autre bâtiment  bien équipé avec du matériels médical de pointe réservé uniquement aux Russes. Même en cas d’urgence, l’hospitalisation dans ces  locaux  est interdite aux guinéens, aux Friakas. Cela traduit la méchanceté et l’arrogance avec lesquelles les russes traitent les guinéens sur leur propre sol. En analysant ces faits, l’on a l’impression que Fria n’est plus une ville de la Guinée en tout cas la partie contrôlée par RUSAL ne tient plus compte des lois de la république.

local réservé aux guinéens

A cela, il faut ajouter le calvaire que vivent les travailleurs de cet hôpital qui était autrefois une véritable fierté pour la ville. Les médecins et infirmiers en dépit des salaires déplorables (1.500.000 pour les médecins et 1.000.000 pour les infirmiers), subissent des pressions insoutenables de la part des employeurs. Selon nos informations, la DRH de cet hôpital est la championne en violation des droits les plus élémentaires en matière de droit de travail.  Selon les employés de  cet hôpital, Elle défie toutes les lois de la république en termes de droit de travail. Là encore, la fameuse société SEINTA est pointée du doigt par les salariés. Une société dont tout le monde ignore l’existence.

« Bon des problèmes il y en a depuis longtemps, mais ce qui a exacerbé ces derniers ces derniers temps, c’est qu’il y a un intérêt subit pour l’hôpital. Parce que de 2012  à 2019, nous avons travaillé sans aucune contrainte, ce n’est qu’en 2019 que nous avons signé les premiers contrats mensuels  avec  SEINTA, mais le code de travail dit que les contrats de travail ne peuvent pas dépasser 2 ans, sans compter que le salaire qui nous a été attribué d’abord il est très petit. 1500.000 pour un médecin et 1000.000 pour les infirmiers. Mais chaque fois, nous avons l’espoir que nous allons revenir à notre statut de RUSAL FRIAGUIA avec nos  salaires d’avant, mais le temps passe. Cette fois-ci,  c’est encore le silence. Mais malgré tout cela, le plus surprenant, c’est que ces deux derniers mois-là, nous sommes soumis à une pression telle que, un harcèlement c’est le mot, nous sommes soumis à un harcèlement, qui fait que la dernière fois, la moitié du personnel était appelée pour sanction, malheureusement la directrice des ressources humaines n’est pas venue nous entendre, ce sont ses collaborateurs  qui nous ont entendus. Et au lendemain de cette tentative de sanction, nous étions soumis à un contrôle de  l’administrateur même de l’hôpital, qui va s’assoir à la porte d’entrée pour contrôler toutes entrées. Donc nous avons décidé, puisque  c’est la signature des contrats SEINTA qui amène ce harcèlement, eh ben, nous avons décidé de ne plus signer les contrats SEINTA à partir du premier Décembre 2021. Nous réclamons  notre statut de RUSSAL FRIGUIA, qui a été notre statut de toujours. Puisque l’hôpital n’a jamais observé même une journée de grève. De 2012 à 2019, nous avons travaillé sans être payés, sans congés. Ce que nous attendions, c’est des remerciements ou un satisfecit  ou bien nous annoncer que maintenant, vous allez retrouver vos statuts de RUSAL FRIGUIA. Les problèmes sont multiples, mais à L’hôpital, voilà ce qui est arrivé« . Ce qui démontre une fois de plus l’exploitation imposée aux guinéens de Fria par le géant RUSSE.

Somme Toute, Fria qui était considérée comme le poumon de l’économie guinéenne, mais aujourd’hui, la ville connait une crise sociale sans précèdent. Une ville-usine construite pendant les années 60 à l’européenne qui avait connu un développement socio-économique et démographique rapide, a sombré dans une crise  profonde suite au mouvement social de 2012. Une crise qui a plongé les habitants dans un désarroi total et un état de bouillonnement social et économique catastrophique. Des centaines de familles ont vécu un véritable calvaire pendant cette période. Des dizaines de décès liés directement ou indirectement à la crise. Sans salaires, sans règlements, sans prise en charge médicales, les travailleurs de Fria ont vécu l’enfer pendant 6 ans. A cela, s’ajoute les discriminations liées aux différences de traitement que subissent les Friakas. D’un côté des locaux bien équipés et réservés aux Russes, et de l’autre côté des locaux  inappropriés, insalubres, vétustes et réservés aux guinéens.

Il serait temps que les nouvelles autorités prennent les dispositions qui s’imposent pour mettre fin à cette discrimination et rendre sa grandeur à la Guinée

Par  Sonny Kandimba Camara



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