Depuis que la représentante du ministère public dans l’un des dossiers concernant Ismaël Condé a requis la relaxe en sa faveur, les commentaires fusent de toutes parts. Pour beaucoup, ce réquisitoire est la preuve que, contrairement aux critiques qui lui sont faites, la justice guinéenne fonctionne bien et qu’elle est véritablement indépendante. Mais ceux qui raisonnent ainsi perdent de vue le fait qu’il ne s’agit que d’un réquisitoire et qu’en tant que tel, il ne lie pas le juge. Même si l’on sait aussi que dans ce genre de dossiers, les réquisitions du procureur sont très souvent suivies quasiment à la lettre par le juge, pour des motifs que l’on peut deviner.
Dans le cas du procès contre Ismaël Condé qui s’est tenu ce lundi 28 juin 2021 devant le Tribunal correctionnel de Mafanco, il ne faut pas aller visite en besogne en se laissant séduire par les réquisitions du ministère public qui demande la relaxe pour inexistence ou insuffisance de preuves.
Ismaël Condé fait l’objet de deux poursuites pénales. De manière très simple, on peut dire que dans cette affaire, il y a un dossier dans un dossier, ou plus exactement le parquet a créé un dossier dans un dossier.
Même si le tribunal rendait une décision conforme aux réquisitions du ministère public en relaxant Ismaël Condé dans le dossier relatif aux faits d’escroquerie qui lui sont reprochés notamment, il y a de gros risques qu’il soit condamné dans le second dossier dans lequel le même ministère public a requis sept ans d’emprisonnement et une forte amende. Voilà où nous en somme dans cette affaire politico-judiciaire. La prudence doit donc être de mise pour ne pas être déçu après.
