PRÉSIDENTIELLE 2020 : l’UFDG doit participer pour s’offrir les moyens juridiques de susciter une crise post-électorale ( Par Mandian Sidibé)

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Après la fixation de la date du 18 octobre pour la tenue de l’élection présidentielle et le choix du RPG porté sur le sanguinaire Alpha Condé pour un mandat de trop, celui qui prétend être le Mandela guinéen tarde toujours à confirmer ou infirmer sa candidature. Et ce, dans l’optique de tenter de piéger Cellou Dalein qui constitue son cauchemar.

La participation ou non de l’UFDG aux prochaines joutes électorales alimente la chronique depuis que les instances faîtières de la plus grande formation politique du pays ont lancé une campagne de sondage auprès de leurs militants et responsables à la base.

Sans tarder, faut-il préciser qu’aucun parti politique guinéen, depuis 1991 jusqu’à nos jours, n’avait encore pris une telle initiative, qui prouve, à suffisante, le règne de la transparence et de la Démocratie vraie au sein de l’UFDG. Le Président de l’UFDG sait qu’il ne vaut que ce valent ses militants. Cellou n’use d’aucun diktat, comme Alpha Condé le fait à la tête du RPG, pour imposer sa volonté à ses mandants.

Bref, mon opinion n’engage que ma modeste personne. De ce point de vue, ne pas aller à la prochaine élection présidentielle serait une erreur stratégique pour l’UFDG, quand bien même les résultats sont connus d’avance, en faveur d’Alpha Condé ou de son représentant.

Qu’à cela ne tienne, en participant à l’élection présidentielle, l’UFDG s’offrira les moyens juridiques de susciter une crise postélectorale, pouvant lui concéder la légitimité de rendre le pays ingouvernable par Alpha Condé, tout en s’attirant l’appui de la Communauté internationale, qui est consciente des manœuvres dilatoires du dictateur guinéen, avec un fichier corrompu et une CENI aux ordres.

Grossomodo, Cellou n’ira pas à l’élection présidentielle pour la gagner, mais plutôt dans la perspective de susciter une crise postélectorale à l’image de la Côte d’Ivoire en 2010. On ne peut pas contester la régularité d’un scrutin auquel on n’a pas participé.

Le fondement de la participation de l’UFDG à cette élection est purement et simplement stratégique. Il ne faudra pas s’attendre à une victoire automatique de Cellou. Mais, cette participation posera les jalons d’une éventuelle victoire du porte-étendard de la principale formation politique du pays.

Par ailleurs, Alpha Condé pourrait maintenir le suspense sur sa candidature jusqu’à la veille de la date butoir du dépôt des candidatures, rien que pour savoir si Cellou Dalein est partant ou pas. S’il est convaincu que son principal opposant n’est pas engagé dans la course, il pourrait expérimenter les exemples congolais et burundais, où Kabila et NKurunziza avaient respectivement pris de court leurs détracteurs, en choisissant leurs dauphins au sein de leurs formations politiques.

Ce qui revient à dire que si Alpha Condé est totalement rassuré de la non-participation de Cellou, il pourrait éventuellement se désister à la dernière minute en faveur d’un autre candidat préparé par lui-même, dans l’optique de le protéger contre les crimes qu’il a commis.

A rappeler qu’Alpha Condé a toujours clamé qu’il ne laissera jamais la Guinée aux mains des anciens Premiers ministres Cellou Dalein et Sidya. Autant Alpha maintient le suspense sur sa candidature, autant Cellou Dalein se doit d’épouser le silence et le flou sur la sienne jusqu’à la dernière minute.

Une autre stratégie dont pourrait user Cellou serait de déclarer sa candidature, payer sa caution et attendre 23 heures, la veille du scrutin, pour se retirer du processus, sachant qu’Alpha Condé ne peut plus se retirer, d’autant plus que le monde entier est conscient de la kyrielle de dysfonctionnements qui caractérisent ce scrutin.

Enfin, Cellou pourrait aller jusqu’au bout de sa candidature, en laissant le vote se dérouler et attendre les résultats truqués qui en résulteront, pour ensuite engager une crise postélectorale à même de précipiter Alpha Condé dans le gouffre.

Ce qu’il ne faut surtout pas perdre de vue, c’est qu’après avoir violé la Constitution et organisé une élection présidentielle anti-constitutionnelle, les contextes ne seront plus les mêmes si Alpha Condé se permettait encore de massacrer des Guinéens. 

Les premiers massacres qu’il a commis l’ont été lorsqu’il jouissait de mandats contestables, mais admissibles. Après la prochaine élection présidentielle, Alpha Condé perdra toute légitimité et toute légalité, ouvrant du coup la voie à toutes les options possibles pour le bouter du Palais Sekhoutouréya.

Vivement que Cellou maintienne le suspense sur sa candidature ! Wassalam

Mandian SIDIBE

Journaliste exilé à Paris



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