Témoignages glaçants d’un guinéen guéri du Covid-19 en Belgique : « Il prie Dieu d’épargner la Guinée des cas graves »

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« J’ai commencé par les soins normaux, mais quand ta respiration se bloque, tu auras tous les maux du monde »

Depuis la découverte  du virus responsable de la maladie à Wuhan en  Chine, la pandémie progresse de façon inquiétante et décime l’espèce humaine à l’échelle mondiale. Elle  touche toutes les couches de la population. On estime aujourd’hui à plus de 2 630 005 de personnes infectées et environs 183 470 décès dans 181 pays selon les chiffres de l’OMS. Face à l’ampleur de la maladie, les systèmes de santé sont mis à rudes épreuves.

Ainsi, suite aux dangers liés à la pandémie, un quadragénaire guinéen vivant en Belgique qui est guéri de la maladie, nous a raconté sa mésaventure et en même temps a interpellé les autorités guinéennes à prendre très au sérieux cette pandémie. Il exhorte toutes les composantes de la nation à s’unir pour mieux contenir la maladie.

Il y a quelques jours, il était sous respiratoire dans un centre hospitalier en Belgique, après avoir passé plusieurs jours en réanimation, il s’est confié à notre rédaction sous couvert de l’anonymat. Son récit est glaçant et fait froid dans le dos, mais très instructif.

Il s’est exprimé ainsi :

 « Pour commencer, je rends d’abord grâce à Dieu, et surtout je remercie les médecins qui se sont battus pour que je revienne en vie. Pendant au moins 8 jours, j’étais entre la vie et la mort. Je ne souhaite pas cette maladie même à mon pire ennemi. C’est très difficile. J’ai passé des moments de douleurs très intenses, être sous respiratoire est très difficile, et après la phase de réanimation, il faut tout recommencer à zéro, même marcher est difficile » a-t-il déclaré avant d’ajouter

« Je prie le bon Dieu d’épargner la Guinée des cas graves. Les souffrances sont énormes, jusqu’à présent je ne peux pas m’arrêter pour prier, je suis obligé de m’asseoir. J’ai des douleurs au niveau des nerfs, au niveau des articulations, partout. Nous étions huit dans la salle, je voyais les autres mourir, un jour, il y a eu 4 morts, un autre deux morts. On ne peut pas tout expliquer ce qui se passe à l’hôpital. Sur 8 dans la salle, nous étions seulement deux personnes sorties guéries.J’ai commencé par les soins normaux, mais quand ta respiration se bloque, tu auras tous les maux du monde. On peut traiter la phase normale, mais quand tu rentres dans la phase liée au problème respiratoire, la probabilité pour s’en sortir est très minime »a-t-il déclaré les larmes aux yeux avant d’inviter les autorités guinéennes à plus de vigilances et de sérieux.

« C’est pourquoi j’invite les autorités à dire la vérité et à mieux expliquer à la population les dangers. Je me demande, si notre pays enregistre des cas de graves,  ça serait la catastrophe. C’est pourquoi l’état doit acheter le matériel approprié Pour traiter la maladie.Il faut faire la différence entre Soins normaux, et soins intensifs, il faut parler des cas critiques pour expliquer les dangers de la maladie aux gens.

Ici en Europe, même avec les appareils respiratoires, rien n’est garanti pour être guéri. Que Dieu nous protège, je pris qu’on n’arrive pas à la phase des soins intensifs » a-t-il conclu

Au-delà de ce témoignage, il est à reconnaitre qu’il est difficile pour un pays n’ayant pas de structures sanitaires appropriées pour gérer une telle crise. C’est pourquoi,  toute la chaine de gestion de cette pandémie doit être questionnée pour mieux desceller les failles et apporter les corrections nécessaires pour contenir la maladie.

Il est vrai qu’au regard de la progression rapide de la pandémie, aucun système de santé aussi « sophistiqué », ne peut facilement faire face à la menace. Mais de grâce, les autorités doivent faire preuve de transparence, de professionnalisme et de patriotisme dans la gestion de cette crise.



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