Ces derniers temps, le kidnapping est devenu une monnaie courante à Conakry. Face à cette situation, le Front National pour la Défense de la Constitution a animé une conférence de presse ce vendredi 6 mars 2020 à Conakry.
L’objectif était d’informer l’opinion nationale et internationale de cette pratique conduite par des agents des forces de l’ordre. Pour montrer que cette pratique est une réalité, Mamadou kalla Diallo, responsables de la coalition des étudiants leaders de Guinée a raconté sa mésaventure.
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«C’est avec un cœur meurtri que je suis là pour témoigner ma mésaventure, le dimanche 24 février 2020. J’ai été arrêté dans le cadre de la préparation d’un grand meeting à Conakry où la majorité des étudiants avait décidé d’organiser pour montrer à l’opinion nationale et internationale qu’elle ne partage pas l’avis du changement de la constitution et l’idée d’un troisième mandat pour le président de la république.
le samedi, après un court passage au siège de l’UFDG pour passer un message de sensibilisation, en rentrant à la maison, j’ai reçu un appel d’un numéro masqué en m’insultant, en m’intimidant. Par peur d’être arrêté par des jeunes inconnus, j’ai quitté Dixinn pour passer la nuit à Lambangni. Le dimanche, en rentrant à la maison où j’avais rendez-vous avec certains étudiants et le responsable de la communication à Hamdallaye pharmacie. A l’arrivé, dès que je suis descendu dans le taxi pour traverser, un pick-up blanche non immatriculé m’a coincé, je pensais que c’était un taxi. C’est à ce moment que les personnes cagoulées sont descendues, mettre une cagoule sur mon visage et me font monter dans le pick-up et on a pris la direction de Bambeto. J’ai trouvé quatre autres jeunes dans le pick-up, arrivé à la cité d’Enco5, ils ont descendu vers Sangoyah. Et ils nous ont finalement amené dans une cour fermée. Quelque temps après c’est un commandant qui s’est présenté à nous pour des interrogations. Il nous a fait savoir qu’on est accusé de former un coup de d’Etat avec des partis politiques en nous présentant des papiers à remplir avant de nous envoyer à Soronkoni. Après des interrogations, ils nous ont menottés et torturés durant toute la nuit.
Le lundi matin, vers 9 heures un Monsieur est rentré en écoutant les grandes gueules dans son téléphone, a dit petit aujourd’hui tu vas parler pour remplir ce document pour qu’on te dépose à Kankan. C’est à ce moment qu’ils ont commencé à nous torturer encore. Je suis resté trois jours sans manger. Après ces trois, je me suis retrouvé dans une clinique à Forecariah…..
Depuis mon retour, ils continuent encore à m’intimider sur des numéros inconnus, en me disant qu’on a appris que tu n’es pas mort et on viendrait te chercher ».