Le gouvernement a présenté ses condoléances aux familles des manifestants tués : Maître Traoré réagit.

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Après l’appel lancé par le FNDC le 07 Octobre dernier, il y a plusieurs manifestations à Conakry et à l’intérieur du pays. Au cours de ces manifestions, plusieurs manifestants ont été tués. Le ministre de la citoyenneté à la tête d’une délégation gouvernementale a présenté les condoléances aux familles des victimes. Cela n’est pas passé inaperçu.

Maitre Traoré l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats a réagi en s’exprimant :

Présenter les condoléances du Gouvernement aux familles des manifestants tués récemment, est une excellente démarche. Mais il serait encore plus utile de mener une enquête sérieuse pour déterminer les causes et les circonstances de ces crimes, en appréhender les auteurs afin de les traduire devant la Justice comme ce fut le cas du capitaine de police déjà condamné.

Dès lors que des jeunes gens ont perdu la vie dans des conditions violentes, l’État devrait déployer les moyens nécessaires pour faire la lumière sur cette affaire. Cela devait commencer nécessairement par une autopsie des corps déposés à la morgue. Même si les familles des victimes s’y opposaient pour des motifs d’ordre religieux comme on le soutient souvent, l’État avait le devoir de faire procéder à une autopsie. Il était important de savoir de quoi ces jeunes guinéens sont morts. C’est seulement après cette opération que les dépouilles devaient être rendues aux familles éplorées en vue de leur inhumation.

Aucune opposition des parents de victimes ne pouvait en conséquence justifier l’absence d’autopsie des corps.

Mais tout cela suppose qu’il y a une volonté réelle de savoir qui tue des jeunes pendant ou à l’occasion des manifestations.

Mais lorsqu’une personnalité proche du pouvoir se permet de dire  » ils ne peuvent pas prouver que nous avons tué des manifestants », on a l’impression que l’État cherche à cacher quelque chose. C’est comme si ce n’était pas le devoir de l’État de mener les investigations nécessaires pour élucider ces cas de morts. Or, dès lors qu’il y a des crimes, quels qu’en soient les auteurs ou les victimes, les pouvoirs publics devraient mettre en branle la machine judiciaire. Cela fait partie de ses obligations envers les citoyens. Ce n’est le rôle ni des partis dont les militants ou sympathisants auraient été tués ni celui d’aucune autre structure ou entité.



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