Manifestation pacifique : Les Guinéens ne devraient plus accepter que le Pouvoir confisque un de leurs droits ou une de leurs libertés

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La marche pacifique du jeudi 24 octobre n’est pas interdite. Ce n’est une simple question de terminologie que de faire une distinction entre  » la marche n’est pas interdite » et  » la marche est autorisée « . Cela étant précisé, cette marche présente deux enjeux pour ceux qui sont opposés au projet de changement de constitution et qui se connaissent dans les valeurs et principes que défend le FNDC.

Le premier enjeu est celui de la mobilisation. Les Guinéens qui se disent favorable au principe de l’alternance doivent abandonner les claviers de leurs smartphones et ordinateurs pour descendre dans la rue et exprimer leurs opinions. La bataille ne se fait pas seulement derrière un ordinateur. Le camp d’en face doit comprendre, à travers l’importance de la mobilisation, que les adversaires de la présidence à vie ne sont pas minoritaires comme il le prétend.

Le deuxième enjeu est celui de la sécurisation de la marche. Il faudrait que les Guinéens qui n’y croient pas se convainquent une fois pour toute qu’une manifestation sur la voie publique peut se dérouler sans violence. Il s’agira de faire la preuve qu’une manifestation sur la voie publique ne doit plus jamais créer une psychose. C’est la seule manière d’enlever tout argument à ceux qui criminalisent de mauvaise foi l’exercice d’un droit constitutionnel, celui de manifester (article 10 de la Constitution).

Les organisateurs de la marche doivent pour cela prendre des mesures de sécurité exceptionnelles pour éviter en particulier l’infiltration de fauteurs de troubles au sein des manifestants. Il n’est pas exclu en effet que des individus mal intentionnés se mêlent aux manifestants pour créer des incidents dans le seul but de salir ces derniers.

Mais quoi qu’il en soit, les Guinéens ne devraient plus accepter que le Pouvoir confisque ou restreigne un de leurs droits ou une de leurs libertés si ce n’est dans l’intérêt général.

La marche pacifique du jeudi 24 octobre n’est pas un cadeau offert par le Pouvoir. C’est un droit. Et c’est le fruit des manifestations du 14 octobre qui ont été réprimées dans le sang. Il faudrait intégrer dans les revendications la mise en liberté sans condition des leaders du FNDC injustement condamnés et emprisonnés.

Maître Mohamed Traoré ancien bâtonnier de l’ordre des avocats



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