SUR L’INTERVENTION DU REGGAEMAN TIKEN JAH FAKOLY.

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Le reggaeman a raison dans le contenu de son message. Son message est légitime a double titre : sur le plan de la législation du continent africain et sur le plan du droit interne guinéen. De surcroît, rappelons qu’avant tout, Tiken Jah Fakoly est citoyen d’un pays voisin et qu’en cas de troubles d’une certaine intensité, les pays voisins en seront impactés.

En effet, le reggaeman affirme que si un troisième mandat passe en Guinée, c’est toute l’Afrique qui court un risque d’embrasement. Car les présidents sénégalais, malien, ivoirien et autres voudront en faire de même. Et c’est pourquoi il faut absolument s’opposer au principe de tripatouiller les Constitutions de nos États par la volonté d’un seul homme à s’éterniser au pouvoir.

Pour ne parler que du cas guinéen, l’intervention du reggaeman est d’autant plus légitime qu’elle repose sur des principes juridiques incontestables. D’abord sur le plan continental, au niveau de l’Union africaine : la Charte africaine de la Démocratie, les Élections et la Bonne gouvernance condamne toute atteinte au principe de l’alternance démocratique et interdit les atteintes illégales aux textes Constitutionnels en vue de s’éterniser au pouvoir. Ensuite sur le plan interne à la législation guinéenne. Les rédacteurs de la Constitution ont pris en compte les leçons du passé, ils ont précisé qu’en aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats présidentiels et que la durée et le nombre de mandats présidentiels ne peuvent faire l’objet d’une révision constitutionnelle. On a donc un double degré de juridiction, nationale et international, avec concordance dans l’interdiction du tripatouillage constitutionnel.

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C’est de cette manière qu’il faut entendre l’intervention du reggaeman. En sa qualité de citoyen d’un pays voisin qui exprime des craintes sur la situation qui prévaut en Guinée. Mais aussi en sa qualité de grand défenseur du président guinéen, lorsque ce dernier fut emprisonné par le régime de Lansana Conté.

Ici un article que j’avais rédigé sur le droit continental de l’Union africaine à propos des changements anticonstitutionnels de gouvernement.

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