Macky Sall a gracié dimanche Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, qui avait été condamné à 5 ans de prison en mars 2017. Mbaye Touré et Yaya Bodian, deux de ses coaccusés, bénéficient également du décret présidentiel.
Khalifa Sall est libre. Macky Sall a accordé par décret, dimanche 29 septembre, une « remise totale des peines principales » à l’ancien maire de Dakar et à deux de ses coaccusés. Cette grâce ne concerne que la peine de prison, à l’exclusion de l’amende infligée à l’ancien édile, a précisé à Jeune Afrique une source à la présidence.
C’est installé à l’arrière d’une berline noire, tout de blanc vêtu, comme lors des audiences de son procès fleuve, que Khalifa Ababacar Sall a quitté la prison un peu avant 21 heures locales, dans la cohue et sous les applaudissements d’une foule électrisée par sa libération. Vite dispersée par les forces de l’ordre, la foule a ensuite fait route vers le domicile de l’ancien édile.
« Geste d’apaisement »
Khalifa Sall avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement et 5 millions de francs CFA d’amende, le 30 mars 2018, pour « faux et usage de faux » et « escroquerie pourtant sur les deniers publics ». Une peine confirmée en appel le 30 août suivant.
« La grâce de Khalifa Sall, de même que les gestes que le président a eus envers Abdoulaye Wade lors de l’inauguration de la mosquée Massalikoul Djinane, intervient dans un cadre global de décrispation, au travers du dialogue politique« , a précisé à Jeune Afrique Abdou Latif Coulibaly, porte-parole de la présidence, évoquant la poignée de mains entre le président sénégalais et son prédécesseur, vendredi, en marge de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle grande mosquée mouride, au cœur de Dakar.
« Macky Sall l’avait appelé de ses vœux après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle en février dernier et a décidé de multiplier les gestes d’apaisement », ajoute Abdou Latif Coulibaly.
QUE CE SOIT CLAIR : KHALIFA SALL N’A FAIT AUCUNE DEMANDE DE GRÂCE
« Il n’y a eu aucune discussion entre nous et la présidence en amont. Que ce soit clair : Khalifa Sall n’a fait aucune demande de grâce et il n’introduira pas non plus de demande d’amnistie. Cela reviendrait à couvrir les forfaitures de Macky Sall », a toutefois tenu à préciser Babacar Thioye Ba, l’ex-directeur de cabinet de Khalifa Sall à la mairie de Dakar, joint par Jeune Afrique.
Une ligne que les partisans de l’ancien responsable socialiste – exclu de son parti en décembre 2017 – ont toujours revendiquée, affirmant qu’une telle sollicitation équivaudrait à une reconnaissance de culpabilité, alors que Khalifa Sall continue de clamer son innocence.
Khalifa Ababacar Sall – révoqué successivement de ses mandats de maire de Dakar et de député – avait été reconnu coupable de « faux et usage de faux » et « escroquerie pourtant sur les deniers publics » dans le cadre de l’affaire dite de la « caisse d’avance » de la mairie de la capitale sénégalaise, au terme d’une longue bataille judiciaire.
Le décret portant remise de peine, daté de ce dimanche 29 septembre, concerne également Mbaye Touré, directeur administratif et financier de la ville de Dakar et principal coaccusé de Khalifa Sall, et Yaya Bodian, comptable de la mairie, qui avaient tous deux été condamnés à cinq ans d’emprisonnement et à une amende de 5 millions de francs CFA. Les deux hommes ont, eux aussi, été remis en liberté dès dimanche soir.
Le décret précise que c’est le ministre de la Justice – Malick Sall – qui est chargé de mettre en œuvre cette décision présidentielle, qui sera publiée au Journal Officiel.
Source jeune Afrique
