Condamné à vie pour avoir volé 50 dollars, un Américain libéré après 36 ans de prison

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Alvin Kennard va bientôt sortir de prison, après 36 longues années derrière les barreaux. Aujourd’hui âgé de 58 ans, il n’était encore qu’un jeune homme de 22 ans lorsqu’il a été condamné à la prison à vie pour avoir volé à l’aide d’un couteau… 50,75 dollars dans la caisse d’une boulangerie.

Si sa peine a été particulièrement sévère, c’est parce qu’il a été victime de la loi dite des « trois coups » ( « three strikes law ») en vigueur en Alabama. Cette dernière permet de prononcer une sentence à vie à l’encontre d’un prévenu condamné pour la troisième fois pour un crime ou un délit, même mineur ou non violent.

Or, Kennard avait déjà été condamné en 1979 pour être entré par effraction dans une station-service inoccupée, fait pour lequel il avait écopé de trois ans d’emprisonnement avec sursis. Comme il avait plaidé coupable pour trois chefs d’inculpation dans cette affaire, cette quatrième condamnation l’a envoyé en prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle.

Prisonnier modèle, Alvin Kennard ne s’est jamais fait remarquer en plus de trois décennies derrière les barreaux. Au cours de son audience, il a présenté ses excuses et expliqué qu’il regrettait ce qu’il avait fait.

C’est grâce à l’association locale « Alabama Appleseed Center for Law and Justice » qu’il a pu bénéficier d’une réduction de peine. Il a aussi bénéficier de la politique plus souple de l’Etat d’Alabama, qui cherche depuis 2013 à dépeupler les prisons en raison de la surpopulation carcérale. 

L’avocate de l’association, Carla Cowder, s’est félicitée de la sortie prochaine de son client, tout en déplorant que de nombreux autres détenus étaient dans la même situation, n’ayant pas les moyens d’être défendu par un avocat. « C’est incroyablement injuste que des centaines de personnes soient en prison à perpétuité pour des crimes non violents », a-t-elle indiqué auprès de AL.com.

L’émotion était évidemment très vive pour la famille de Kennard, venue en nombre à l’audience en espérant entendre la bonne nouvelle. « Je me suis effondrée », a raconté Patricia Jones, sa nièce, à WBRC. « J’ai levé les mains en l’air et dit ‘ Merci Dieu, merci Dieu' ».

Alvin Kennard rêve désormais d’embrasser une carrière de charpentier.

Source https://www.dhnet.be/



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