Révision constitutionnelle : Ahmed Sékou Traoré trouve l’article 45 ‘‘négligeable’’

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Le coordinateur de la plateforme nationale de participation et d’initiative citoyenne a invité jeudi, 27 juin 2019, le peuple de Guinée, y compris le front national pour la défense de la constitution (FNDC) à se mobiliser pour aller voter à un éventuel référendum. Ce, pour une modification de la constitution en vigueur. Ahmed Sékou Traoré a fait cette invite lors d’un entretien accordé à un reporter de guineenondi.com:

« J’invite tous les citoyens à accepter d’aller au référendum pour voter oui ou non. Nous voulons inviter toutes les structures de la société civile, notamment le FNDC qui est composé actuellement des partis politiques et la société civile à aller voter», a déclaré le numéro un de l’ONG.

Alors que des partisans d’une modification de la constitution et des anti-modifications s’affrontent sur les réseaux sociaux, les médias traditionnels, voire même face à face, l’acteur de la société civile situe le rôle à eux dévolu: « Notre responsabilité est de contribuer chaque jour à faire prendre conscience aux gens. Ce n’est pas seulement au pouvoir sur place d’agir. Chaque citoyen a le devoir d’agir. C’est ce qui fait notre motivation », a-t-il rappelé. Parlant d’éducation, M. Traoré affirme que, seul l’article 45 de la constitution qui dit que « l’État a le devoir ou l’obligation de donner la formation militaire et civique ». Il trouve minime ce paragraphe par rapport au nombre d’articles existant dans la constitution en vigueur. « C’est le mot seulement qui existe dans une constitution qui a plus de 160 articles », regrette-t-il. Évoquant de nombreux actes d’incivisme dans le pays, Sékou Traoré souligne que: « l’esprit civique, l’esprit citoyens n’existe pas ». Pour lui, si ça n’arrive pas à exister dans la tête des gens de façon naturelle, que de façon traditionnelle, c’est basé sur un document qui nous régit tous, la constitution oblige les gens à inculquer ça dans leurs comportements et leurs pratiques quotidiennes, pour qu’au moins, une fois que nous respirons le bonheur citoyen. Par ailleurs, il a salué la naissance des mouvements pro et anti-modifications de la constitution. Ce qu’il ne digère pas, ce sont les violences exercées par ces mouvements.

« Si  » Amoulanfé » naît,  » Alanfé  » va naître. Il faut que les mouvements naissent mais en restant dans le respect strict des nobles lois édictées par nos textes juridiques » a-t-il conclu.



Journaliste, Correspondant à Conakry