Nous avons rencontré à Conakry une experte internationale en genre et développement séjournant en Guinée. Avec Valérie Masumbuku nous avons évoqué la politique Africaine en général et celle de la Guinée en particulier.
Parlant de la politique en Guinée l’experte internationale en genre et développement en parle peu.
« J’ai des difficultés pour me prononcer sur le cas Guinéen je ne suis pas experte sur la politique de la Guinée .mais ce que je sais l’article 92 de la constitution qui donne la prérogative au président jusqu’à dissoudre le parlement. Et si le parlement est dissous, on peut dire que le président s’est investi de tous les pouvoirs. En cela il peut engager un référendum pour changer la constitution. On peut se poser la question pourquoi changer la constitution ? Est-ce que pour l’intérêt de la population ou c’est pour l’intérêt du président? Ce sont des Questions que les Guinéens et leurs gouvernants doivent résoudre » indique-t-elle.
En s’expriment sur l’actualité politique qui prévaut en Afrique (Algérie et Soudan ), elle estime que c’est l’aspiration du peuple qui a été bafouée, et c’est ce qqui a poussé le peuple à la revolte.
« Dans chaque loi constitutionnelle il y a toujours des prérogatives pour protéger le président en tant qu’institution mais aussi la population. La démocratie c’est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Quand nous parlons de ce qui se passe au Soudan, en Algérie et ce qu’on appelle le printemps Arabe, c’est le résultat de ce qu’on appelle le déséquilibre entre le devoir de l’Etat et les aspirations du peuple. L’Etat est là pour accomplir les aspirations du peuple. Mais des fois il y a un déséquilibre, l’Etat au lieu d’accomplir la volonté du peuple il va à l’encontre des droits et aspirations du peuple. Alors il y’a confrontation. Il y’aura toujours un divorce s’il y a un déséquilibre flagrant entre les aspirations du peuple et les institutions. C’est ce qui est arrivé en Algérie, au Soudan », précise-t-elle.
Pour que l’Afrique soit stable et développer Masumbuku pose les conditions.
« Moi je suis un peu réticente. Dire la forme de gouvernance que la colonisation nous a laissée est la meilleure pour nous. Si on observe dans la chefferie, dans les royautés avant les colons, il n’y avait de devoir et de perversion politique. Aujourd’hui on voit quelqu’un qui donne sa parole et la brise à la minute qui suit. On voit des gens qui tuent leur peuple et des peuples qui ne respectent pas leurs gouvernants. Cela n’existait pas avant la colonisation. C’est ce qui me pousse à dire que la forme de la démocratie que l’occident nous a proposée n’est pas forcément la meilleure » insiste-t-elle.
Pour Valérie Masumbuku c’est les citoyens Africains qui fabriquent des dictateurs.
« Ce que je dirais aux peuples africains, il est temps que le peuple choisisse leurs présidents qui peuvent accomplir leurs aspirations. Les présidents Africains ne sont pas de dictateurs c’est nous qui les rendons des dictateurs. Un exemple sur la Guinée le président n’a jamais parlé d’un troisième mandat ce sont des gens qui spéculent sur ça. Les gens l’incitent à le faire. Entant que peuple Africain nous participons à la gouvernance dictatoriale. Même s’il est en train de piétiner la démocratie. Nous devons être des citoyens qui aiment leur pays, des citoyens qui mettent les intérêts du pays avant l’intérêt de son ethnie et de mon parti politique. Je pense qu’il y a une responsabilité réelle des citoyens d’abord Parce qu’ils participent à la fabrication des dictateurs et de la gouvernance dictatoriale » a laissé entendre l’experte.