CRISE DE L’ECOLE GUINÉENNE : CRI DE CŒUR DE SIAKA BARRY

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L’école est le socle de tout développement, car, elle permet à un état de mettre en place son modèle social, économique et culturel lui permettant d’amorcer le développement. Mais force est de constater que depuis très longtemps, notre école est secouée par des crises profondes qui mettent en péril l’avenir des jeunes générations. Pourtant, selon Jules Ferry c’est  » de l’instruction que naît la grandeur des nations « . Sur ce, beaucoup de voix se sont levées pour dénoncer cette indifférence de nos gouvernants.

Sous forme de cri de cœur, Monsieur Siaka Barry ex ministre des sports et président du mouvement génération debout s’est adressé aux autorités en ces termes.

« la rue ne devrait pas se substituer à la classe, tout comme le caillou ne doit pas remplacer la craie »

 

-Monsieur le Président de la République, chers autorités éducatives ! À l’instar de plusieurs localités de notre pays, Siguiri (au cœur même du fief de votre pouvoir) est entré à son tour en ébullition  par des violences scolaires inédites et sans égales dans nos annales scolaires ! Monsieur le Président, le Peuple a le regard désormais rivé sur vous, un regard anxieux, qu’il faut se garder de rendre désespéré pour votre propre salut.

Chers gouvernants, chères autorités éducatives, l’enseignant est la sève nourricière de la République, la plume est une enclume qui forge le citoyen. Alors, Monsieur le Président, la rue ne devrait pas se substituer à la classe, tout comme le caillou ne doit pas remplacer la craie ! Redonnez à l’enseignant le calcaire, ôtez-lui le calvaire !!!

Monsieur le Président, savez-vous que notre pays la Guinée, consacre actuellement moins de 4% de son PIB (soit moins de 15% de son BND) à un secteur aussi névralgique et noble qu’est l’éducation, au moment où nos voisins se lancent dans la course vers l’éducation primaire universelle (EPU) ?

Monsieur le Président, en bon père de famille et en bon professionnel de ce secteur, écoutez le cri profond de vos homologues, ces pauvres enseignants, ramenez-les par la pédagogie à la raison en leur montrant avec transparence, le raisonnable. Montrez-leur (carte sur table) de façon franche et sincère, les possibilités et les limites de l’Etat et de votre gouvernement. Montrez-leur patte blanche dans la répartition des fruits de la croissance et surtout dans la lutte contre la corruption et la prédation qui minent notre économie ! N’engagez pas de bras de fer avec les plus utiles de vos serviteurs, c’est à dire ces enseignants !

Posez-vous la bonne question à savoir, l’enseignant n-a-t-il pas droit à une vie décente, dans une Guinée où 650 milliards de nos francs (au bas mot) s’évaporent (en moyenne chaque année) dans les méandres de la corruption ? Où les corrompus s’érigeant en une nouvelle bourgeoisie saprophyte narguent ces pauvres enseignants à longueur de journée ?

Monsieur le Président, un enseignant (pauvre hère) s’est suicidé il y a quelques jours à Sonfonia en proie à la misère chronique et au désespoir, combien d’enseignants végètent encore aujourd’hui sous nos pieds, dans nos rues, existant certes mais ne vivant plus ? Pendant ce temps des sangsues de la pègre locale tapis à l’ombre de nos bureaux se gavent du sang du peuple en provoquant de profondes hémorragies financières qui mettront du temps à s’arrêter…tout cela dans une omerta totale entretenue par un système mafieux !

Monsieur le Président, écoutez la voix de ces innocents gamins qui ne vous demandent que de leur prodiguer l’alphabet, écoutez la voix de ces sans-voix qui n’ont aujourd’hui d’autres horizons qu’un avenir tronqué, écoutez la voix de ces pauvres enseignants que tente de couvrir aujourd’hui la litanie mélodieuse et satanique des démagogues et des courtisans ! Monsieur le Président, souvenez-vous que notre devise c’est aussi la SOLIDARITÉ !

À bon entendeur salut !!!

 



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