Libre Opinion : Un jeune acteur de la musique adresse une note au ministre Bantama Sow

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Excellence Monsieur Le Ministre,

C’est d’abord en ma qualité de citoyen et d’acteur de la musique, que je souhaite attirer votre attention sur les manquements du Bureau Guinéen du Droit d’Auteurs (BGDA). Cette démarche ne vise nullement à salir ou à incriminer qui que ce soit mais il est temps à mon humble avis, que cette institution joue pleinement son rôle au profit des créateurs d’œuvre de l’esprit plutôt qu’à ses dirigeants.

En premier lieu, un établissement Public à caractère professionnel qui n’est pas susceptible de fournir des états financiers certifiés est sujet à controverse. Le Bureau Guinéen du Droit d’Auteur n’est nullement capable aujourd’hui de fournir une comptabilité claire de la gestion des ressources qu’elle collecte au profit des créateurs du fait que les comptes non jamais été certifiés par un expert-comptable du fait de la complexité des ressources qui sont des biens privés. Outre cela, le Conseil d’administration qui est censé être l’organe représentatif des créateurs n’as pas tenu de véritable assemblée générale depuis quatre (4) ans. Comment voulez-vous donc qu’une équipe de direction qui ne maitrise en rien les principes de base de la gestion puissent un instant défendre les créateurs d’œuvre de l’esprit. Car le monde de la propriété littéraire et artistique est d’une telle complexité qu’il est dangereux de le confier à des profanes.

Certes, le malheur de nos créateurs n’incombe pas qu’au BGDA mais il est en grande partie responsable de celui-ci. Lorsqu’on vous confie une mission il est de votre devoir de conjuguer tous les efforts possibles pour la remplir. En adhérant aux statuts du BGDA, les créateurs donnent à cette institution un mandant très clair : Défendre leur intérêt mais surtout collecter leurs redevances de droit d’auteurs partout sur cette planète.

Excellence Monsieur le Ministre,

Hormis les redevances de droit d’auteurs perçues de l’Etat pour le compte des médias public, dont la répartition d’ailleurs pose un sérieux problème, toutes les autres redevances collectées sont gérées dans l’opacité totale. Aucune fiche d’exécution publique (document de base de la répartition) signée et cachetée par les Organismes de diffusion (Radio, TV, night-club, Opérateur Téléphonique, etc.) n’est disponible dans les archives du BGDA. Comment voulez-vous répartir des montants collectés si vous n’avez aucune base légale ?

Chaque année, les Opérateurs de téléphonie payent le prix d’une licence s’élevant à 75 millions de GNF pour pouvoir jouir du droit de faire du Caller Tunes, en plus des redevances de droits d’auteurs versées trimestriellement. Ce qui d’ailleurs, dans la pratique n’est pas fondé car ce montant devrait être beaucoup plus élevé et aurait dû correspondre à une caution de garantie dans la mesure où l’opérateur téléphonique ne s’acquitterait pas des redevances. Comment est utilisée cette manne ? On ne le sait pas de façon certaine. Il en est de même des redevances que payent les hôtels, les sociétés commerciales pour les déambulations, etc.

Excellence Monsieur Le Ministre,

La Providence n’existe pas. Il existe des hommes providentiels mais faudrait-il que chaque homme accepte de l’incarner. Dieu ne vous cède pas une infime partie de son pouvoir pour rien. Il le fait pour que vous puissiez défendre la veuve et l’orphelin. Et dans ce cas précis, vous êtes le plus à même de décanter et de sauver cette culture puisque le Président de la République, vous en a confié les sceaux.

Je ne saurais être plus long que cela, Excellence Monsieur le Ministre, je vous prie donc d’agréer mes sentiments de profonds respects et d’accepter mes excuses dans la mesure où mes propos vous auraient offensé car ce n’est nullement l’objet de ma lettre.

Abdourahim DIALLO, depuis Conakry



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