Personnalité guinéenne de la semaine : David Sylla le « présentateur mannequin » le plus en vogue en Europe.

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Pierre Corneille disait : « Aux âmes biens nés, la valeur n’attend point le nombre des années ». Autrement dit, la valeur des hommes ne dépend pas forcement de leur jeune âge. Leur valeur dépend de la qualité de leur prestation ou de leur compétence. Daouda Sylla est dans cette catégorie de jeune guinéen de la diaspora décomplexé, qui fait rayonner la culture guinéenne à l’hexagone de par son professionnalisme et sa rigueur dans le travail.

Après ses études primaires et secondaires à Fria dans la cité des alumines, Daouda Sylla a été orienté à l’université de Sonfonia, ou il est sorti avec une licence en arts et Histoire. Dans le souci de se performer, il rejoint la France  en 2015 et s’inscrit à l’université de Paris8 ou il a obtenu une licence en INFORMATION-COMMUNICATION avec mention.

Mais avant, David avait déjà fait ses premiers pas en Guinée en tant qu’animateur des émissions « happy day et hip hop vibes » sur nostalgie. Il fut aussi patron de la communication des productions Tidiane world Music. Présentateur des grands événements à Conakry, ce jeune talentueux est devenu incontestablement le présentateur le plus en vogue en Europe. De Paris à Marseille, de Strasbourg à Bruxelles en passant par Lille, David est sur toutes les scènes culturelles guinéennes pour faire rayonner la culture « made in Guinea ». Il est le présentateur des dernières éditions de Miss Guinée France.

Son professionnel, sa rigueur, sa prestance, sa propreté, son style vestimentaire ont fait de lui l’un des meilleurs de sa génération et une fierté pour la diaspora guinéenne de France. C’est au regard de toutes ces qualités, de ce parcours atypique mais riche, que le site Horizon Guinée a choisi ce jeune présentateur comme la personnalité guinéenne de la semaine. Car, donner de la visibilité à ceux qui se battent pour vendre positivement la Guinée est l’épine dorsale de notre ligne éditoriale.

Le site est allé à la rencontre de Daouda Sylla à Paname dans le 19eme arrondissement afin de réaliser une interview

Horizon Guinée : Bonjour monsieur Sylla

David Sylla : Bonjour Horizon Guinée

Vous êtes choisi par Horizon Guinée comme personnalité guinéenne de la semaine, quel est le sentiment qui vous anime ?

C’est à la fois un honneur et une fierté pour moi d’être choisi par ce jeune journal qui fait de très bon boulot comme personnalité de la semaine. Etre à la une d’un journal très crédible comme Horizon Guinée est pour moi une très grande fierté. Sans aucune prestation aussi, je dis que c’est le  bon travail qui a fini par payer. Une fois encore merci.

Aujourd’hui, je dirai que vous êtes le présentateur le plus en vogue en France, comment êtes-vous devenu incontournable dans ce métier?

Bon, je ne dirai pas que je suis incontournable dans ce métier. Car autant dans cette vie et dans ce métier, on ne cesse jamais d’apprendre et d’évoluer. Mais je dirai que le stade que j’ai atteint fut le résultat d’années de travail, de sacrifices et de constante recherche de soi. Je ne suis pas complètement confortable car le confort amène à la complaisance. Mais ma rigueur et ma pugnacité ont influé sur mon travail et j’ai fait en sorte d’acquérir plus en confiance, en sagesse, en prestance et en vigueur dans mon style de présentation et mon comportement.

J’estime que ma position implique de grandes responsabilités que je me dois de tenir pour garantir la loyauté et la satisfaction du public. Si faire du bon boulot contente le public, alors mission accomplie. Et si cela me permet d’asseoir une certaine réputation, c’est un bonus que j’accepte gracieusement.

Dans votre présentation, je me suis rendu compte vous avez fait l’histoire et l’art à l’université de Sonfonia, comment vous vous êtes retrouvé à la Radio nostalgie et devenir présentateur ?

A l’époque où j’étudiais à Sonfonia, je devais suivre un stage de formation afin de valider mon cursus universitaire. A ce moment charnière des études, avoir une esquisse de plan de carrière est crucial. Il me fallait une idée précise sur l’après fac et la radio faisait partie de mes premières ambitions. J’ai alors candidaté pour chercher un stage de formation adapté à mes envies et mes aspirations, et Radio Nostalgie m’a semblé être l’opportunité à saisir. De l’histoire de l’art à la radio, ça peut sembler atypique mais ne pas avoir suivi un chemin linéaire m’a mené là où j’en suis, donc ce fut une chance. J’ai également animé des festivals et des concerts donc j’avais déjà un pied à l’étrier. La radio me semblait être une gradation dans mon parcours. La radio a ouvert ses portes pour moi, j’en profite d’ailleurs pour remercier Mr Souhel Hajjar, qui fut un patron remarquable. En toute honnêteté, je ne garde que de bons souvenirs de cette aventure.

 En plus de cela, les festivals comme le rap aussi avec malick kebe , Miss börö, et la foire de Conakry sur le grand podium en compagnie de feu dj Amani et DJ song, m’ont permis d’avoir une très grande expérience. 

A travers votre boulot, vous êtes dans le milieu du showbiz, quel regard portez-vous sur ce milieu en Europe et particulièrement en France ?

Le fait que certains de nos artistes ait déjà réussi à s’insérer en Europe au vu de l’actualité qui témoigne d’un climat anxiogène et mortifère pour le multiculturalisme, c’est déjà une avancée en soi.  Il est clair que nos artistes font du bon boulot. Cependant, je tiens à dénoncer le manque cruel de sponsoring et de soutien financier. Nos artistes ont besoin de véritables rampes de lancement pour espérer faire leur place et ces opportunités deviennent  des denrées rares. Il existe un manque avéré de reconnaissance pour le milieu guinéen et il reste des efforts à faire. Ce serait bien également que les promoteurs fassent preuve  davantage de rigueur et de professionnalisme dans leurs méthodes de travail. Tous ceux qui veulent s’installer à la table du succès doivent se montrer d’une exemplarité impeccable. J’ai fait face à des situations difficilement tolérables dans ce milieu et j’estime que le respect doit aller de pair avec l’investissement. Nous avons encore beaucoup à faire pour nous insérer dans l’hexagone de manière pérenne. Notre succès ne doit plus être que d’estime. Il y’a des artistes dans notre communauté qui ont du talent, qui méritent le faste et la visibilité d’une Aya Nakamura, dont le style marche…sans vraiment que je comprenne pourquoi.

Par ailleurs, les artistes aussi doivent travailler. Chaque artiste qui voudra travailler avec moi doit garder en mémoire, et je dis ça sans la moindre condescendance, que le talent n’est rien sans professionnalisme. Ce que tu peux mettre en valeur perd de son intérêt si le comportement ne suit pas. Ce milieu mérite des représentants qui soient immaculés dans leur comportement que dans leur carrière. C’est un point sur lequel on se doit d’être absolument intraitable. N’en grainons pas de dérives telles qu’avec feu DJ Arafat ou Papa Wemba. Créons nos propres légendes mais conservons certaines valeurs. Restons humbles mais soyons sûrs de notre force.

Quel est votre artiste préféré ?

J’écoute tous les artistes guinéens sans exception mais sans faire de jaloux mon artiste préféré est Takana qui est pour moi le meilleur artiste guinéen de cette décennie. Au-delà de ça, je suis très éclectique du rock au R&B et au rap US autant des années 80-90 qu’aux années 2000, même si je ne suis pas un grand fan de certains artistes populaires en France. Musicalement, je préfère sortir des sentiers battus que de suivre les tendances. C’est important d’être hétéroclite à ce niveau, et de ne pas se focaliser sur un genre car, chaque artiste possède quelque chose susceptible de nous plaire.

Vous avez dit plus haut que vous avez obtenu une licence en communication à Paris8, quelle suite comptez-vous donner à votre carrière ?

Pour le moment, je compte continuer de m’épanouir dedans et en profiter aussi longtemps que cela me semblera juste et supportable. Après qui sait ? J’ai 32 ans et le monde est grand. La vie est courte. Je n’ai pas de réelle vision sur ou que je finirai, où ce que je deviendrai mais j’ai l’intention de profiter de chaque instant sans regret, retour en arrière ou projection.  Je suis satisfait pour le moment mais je me refuse à la complaisance, ça c’est hors de question. Sur le plan des études, je ferai tout pour obtenir un Master dans ce domaine. La formation pour moi est la clé de la réussite.

Quel votre dernier mot ?

Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour votre pays. Car mettre en valeur les autres, est une très noble qui doit être encouragée. Pour le mot de la fin, ben, merci pour ce moment et bonjour à mon fils.



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