Qui va payer « la facture » de la mauvaise gouvernance ?

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Point de vue :

Sur cette tribune, nous avions dénoncé par voie de presse depuis 2016 l’attitude et la mauvaise foi des proches et collaborateurs directs de notre président de la république. Au lieu de prendre conscience et arrêter l’hémorragie financière du pays qui est due à cause de la délinquance et de la gabegie qui se sont vite aggravées de mal en pire. Nos gouvernants ont contribué en grande partie à le faire échouer dans sa « posture d’être le  président de tous les guinéens, pour n’être que le président d’un parti politique ». Plus grave, son programme de société a été bâclé pour des intérêts égoïstes, personnels et financiers. Pire à ce jour, pour terminer leur mission, ils veulent enfin le faire partir par la petite porte de l’histoire et foulé au sol nos acquis démocratiques (sic).

La forte majorité silencieuse de nos compatriotes aujourd’hui sont déçus de la manière dont le président en fin de mandat est entrain de faire payer à nos populations son bilan qui est globalement négatif. Il faut clarifier ici encore : « la constitution de 2010 » ne devrait plus être à l’ordre du jour, ce débat doit être clos ici et maintenant. C’est un faux débat,c’est un parjure.

Le président de la république sortant est un citoyen comme tous les autres, il est à la fin de son deuxième et dernier mandat. C’est son droit, d’aller à la retraite et la loi est claire sur ce point. Même si son bilan était positif, il n’est pas le seul, il doit partir et laisser la place à d’autres valeureux guinéens. Au président de se démarquer dès maintenant de ce projet de parjure contre notre constitution de 2010. Le président de la république est prié de donner sa position clarifiée et son vrai agenda d’ici le 1er Octobre prochain. Comme c’est prévu par la constitution sur laquelle il avait prêté serment deux fois. Il est obligé de passer le relais à un autre citoyen par l’organisation des élections crédibles à temps.

La CENI aura-t-elle les moyens et l’expertise pour organiser à la fois les législatives et présidentielles à temps sans créer le chaos ?

Plusieurs observateurs restent sur leur faim et la presque majorité de nos concitoyens ne l’a fait pas confiance du tout. Cependant pour rappel, depuis 1993, en passant par 2010 jusqu’en 2018, nos gouvernements sont parvenus de la même manière à s’approprier le contrôle des élections et des institutions qui en garantissent la liberté (presse, appareil judiciaire), et à étouffer les expressions dissidentes des partis politiques et de la société civile par la corruption et la répression.

Qui pour nous aider à financer nos prochaines élections? Très difficile à répondre. Nous sommes toujours dans ce scénario où règnent l’anarchie et l’impunité qui sont des modes de gouvernances et on remarque vraisemblablement que le président réélu deux fois veut faire modifier «  la fameuse Constitution de 2010, afin de pouvoir se représenter sans limites pour une présidence à vie ».

La résistance face au parjure constitutionnel est un droit citoyen

Au peuple de Guinée, de prendre acte de toutes ces manœuvres antidémocratiques et rétrogrades en cours de préparation en ce moment et de répondre par le vote sanction. À tous les citoyens de refuser le vol et le tripatouillage en imposant l’organisation d’élections crédibles et justes.

Refuser encore dans l’avenir « tout régime ou gouvernement, se reposant sur l’antagonisme : le clivage, la diabolisation des adversaires politiques. Par la propagation de la théorie du complot, par le musellement des médias.

La  « constitution de 2010 »  sera respectée comme prévu, et le président est ténu obligé d’organiser son  passage à témoins par l’organisation des élections crédibles à temps. Nous voulons tourner la page en beauté.

 Aux forces vives de nous peaufiner un plan de sortie de crise harmonisé, mesurable, réaliste et inclusif dans les meilleurs délais. De le mettre à la disposition des experts financiers, techniques réunis au sein du  groupe de contact sur la Guinée.

Attention : à tous nos compatriotes épris de paix et de justice de  toutes les obédiences politiques confondues de mettre les intérêts du pays en avant avec un esprit  patriotique pour redonner espoir à nos populations.

En refusant de laisser les pourfendeurs de notre démocratie de se payer le luxe de tenir des élections qui leur donneront de larges victoires et les feront passer pour des démocrates dans « une démocrature » aux yeux d’observateurs crédules ou complaisants venant de ces institutions internationales comme s’était le cas avant et après 2010.

La démocratie est une épreuve, très difficile. Tous les citoyens ont l’obligation de savoir ce qui se passe et doivent avoir des réponses justes, correctes avec des chiffres non fantaisistes. La manipulation, les intoxes et les fakes news n’auront plus leur place dans les débats. Le peuple veut qu’on lui rende compte de la gestion catastrophique de nos ressources. Les documentations doivent servir à cela pour traquer enfin les bandits à col blanc pour  rapatrier au peuple le butin qu’on lui a volé. Les générations futures (nos enfants et petits-fils) payerons très chers, si nous prenons pas nos dispositions à présent. L’Union Européenne, l’ONU et le G20 ont outillé la CEDEAO et les institutions financières sur des mécanismes juridiques très fiables pour lutter contre l’enrichissement illicite.

C’est un défi pour tous car :« notre démocratie n’est qu’une démocratie de façade, une démocrature. Il est temps de sortir dans les démocratures qui sont en fait qu’un leurre et se caractérisent par : la tenue d’élections non libres (pas de liberté de candidature, pas de liberté de presse, pas de liberté d’expression de l’opposition, achat de votes, pressions et menaces sur les électeurs, trucages éventuels des résultats, répression des élus d’opposition, etc…). Au finish, les ressources de la Guinée doivent être reparties équitablement à tous ses fils et filles mais pas à un seul clan de profiteurs. « L’anarchie est l’abus de la démocratie d’après Voltaire ».

Par Abdoulaye Barry



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