Le Hadj : Derrière un acte religieux, un business touristique 

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Le pèlerinage selon les prescriptions coraniques, est un acte religieux qui est l’un des cinq piliers de l’islam, il se déroule entre les 8 et 13 du mois lunaire de « Dhu al-hijja ». Chaque bon musulman doit effectuer une fois dans sa vie cet acte religieux, s’il en a les capacités physiques et matérielles. Et chaque année, des millions de musulmans se rendent à la Mecque pour ‘s’acquitter de ce devoir sacré.

Cependant, au regard de l’organisation mise en place chaque session par le royaume wahhabite et par nos autorités, l’on pourrait se demander, si le pèlerinage est un acte religieux ou un business touristique, en ce sens que selon une publication de France info du 22/09/2015 : «  le tourisme religieux serait la deuxième source de revenus derrière l’or noir en Arabie saoudite , près de 9 millions de personnes se rendent chaque année pour accomplir à la Mecque et à Médine le Hadji et le Omra». Selon ce même journal, en 2015 les revenus générés par le pèlerinage étaient de 40 milliards de dollars.

Par ailleurs, des travaux seraient entrepris par le royaume afin d’augmenter la capacité d’accueil pour 20 millions de pèlerins à l’horizon 2020, pour des revenus de 90 milliards de dollars. Malgré ces sommes faramineuses, l’organisation laisse parfois à désirer dans la mesure où l’on assiste souvent à des scènes de bousculades et autres anomalies qui provoquent des pertes en vies humaines. En 2015, 2300 pèlerins avaient trouvé la mort lors d’une bousculade.

Par ailleurs, le pèlerinage est devenu pour l’Arabie Saoudite aujourd’hui, un instrument de géopolitique et n’hésite pas à s’en servir pour sanctionner certains pays musulmans selon le degré de leur relation. C’est le cas par exemple des qataris dont beaucoup ont été privés de visas, et de L’Iran qui a seulement bénéficié de 86000 visas.

En Guinée, le pèlerinage représente un véritable calvaire pour les candidats, malgré qu’il y a une petite amélioration cette année avec par exemple la décentralisation des points de vaccinations des pèlerins en tenant compte de leurs communes de résidences ; la franchise de 64 kg cette année contre 47 kg l’année dernière , et le retour rapide après Mina, force est de constater que l’amateurisme est souvent au rendez vous pendant cette période : le manque d’informations, l’abandon des pèlerins à Donka, sans oublier parfois le temps d’attente des candidats qui sont entre autre des difficultés que rencontrent les candidats.

Sur le plan financier, l’on pourrait se poser plusieurs questions en ce sens que le prix du Hajj augmente chaque année en Guinée. Pour cette session, le gouvernement a fixé le prix à 40.942. 200 GNF soit 4524 USD. Ce qui équivaut à 2.560.872, 59 Franc CFA et ce taux peut varier, tandis que pour le même acte, le pèlerin ivoirien débloquerait seulement 2.000 .000 de Franc CFA ; 2.363.615 Franc CFA pour le pèlerin malien ; 2.285.000 pour le pèlerin burkinabé et 2.600.000 pour le pèlerin sénégalais.

En plus de cela, la période du Hadj, est le moment pour les agences de voyage de réaliser une part importante de leur chiffre d’affaire annuel.

Ainsi, au regard du niveau de vie du guinéen, beaucoup de questions restent sans réponses sur les modalités de l’augmentation du prix du Hadj en Guinée.

Toutefois, il est à noter que cette année, 9000 places ont été accordées par le royaume de l’Arabie Saoudite et Plusieurs pèlerins se sont déjà rendus au lieu saint de l’islam.



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