La Guinee: un pays ayant un système judiciaire à l’agonie

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Comme déjà énuméré dans nos précédentes publications, la prison est un « établissement clos, aménagé pour recevoir des condamnés ou des prévenus en instance de jugement », autrement dit, comme le souligne BOUAGGA, elle est un instrument de sanction par le temps. Donc le lieu où l’on purge une peine.

Cette privation de liberté est souvent fonction de l’infraction commise. Mais dans le milieu carcéral, plusieurs agents sont en interaction pour la gestion de la vie des prisonniers, tels que : les agents pénitentiaires, les agents pénitentiaires d’insertion et de probation mais aussi et surtout les juges d’application des peines. Leur interaction permet de rendre possible le temps d’incarcération des détenus. Donc un ensemble d’action collective et individuelle qui permet de comprendre l’ordre social en détention.

Mais en Guinée, notre juridiction est en manque de juges d’application des peines, pourtant, ils ont pour rôle de « fixer les principales modalités de l’exécution des peines privatives de liberté ou de certaines peines restrictives de liberté, en orientant et en contrôlant les conditions de leur application ». Autrement dit, ils ont le pouvoir de moduler la peine d’un détenu.
Mais dans notre pays, Cette fonction est assurée par le procureur de la république, mais au regard de la surpopulation carcérale, le procureur n’est pas en mesure de suivre tous les prisonniers, ce qui provoque de graves dysfonctionnement du système judiciaire concernant les détenus. Parfois les conséquences de ces dysfonctionnements sont dramatiques, ce fut le cas hier de Alpha Ibrahima Barry alias Koin. Condamné à 20 ans prisons en 1995 lors du « procès des gangs ». Koin devrait retrouver la liberté depuis 2015, faute de juges d’application des peines, il est resté à la maison centrale jusqu’à sa mort à la suite de graves maladies.
Par ailleurs, Alpha Ibrahima n’a bénéficié selon notre source d’aucune ordonnance de mise en hospitalisation. Joint par téléphone par votre rédaction, un jeune magistrat qui a requis l’anonymat, s’exprime ainsi « c’est une des problématiques  de notre système, le manque de juges de l’application des peines. Depuis 2015, le mec a fini de purger sa peine, mais y est resté et a finalement trouvé la mort à la maison centrale », il ajoute, « figures toi qu’il y a beaucoup d’autres qui vivent la même chose dans nos différentes prisons. » Ces faits sont révélateurs du dysfonctionnement de notre système judiciaire, donc globalement du délitement de l’état dans notre pays.
Sur ce, l’on pourrait se poser beaucoup de questions sur le fonctionnement de nos institutions en générale, et du système judicaire en particulier. Dans la mesure où le rôle du Ministère de la justice est de faire respecter la loi, ou de veiller sur son application en toutes circonstances. Mais la mort d’Alpha Ibrahima Barry en prison trois ans après la fin de l’exécution de sa peine, est une transgression de la loi  par l’institution chargée de faire respecter cette même loi.
Eu égard à cela, que doit faire la famille de Koin ? Porter plainte contre l’état ou encore se remettre à Dieu comme il est souvent coutume dans notre pays ? Votre rédaction vous laisse le soin de répondre à ces questions.
Toute fois, il est important de signaler que le Ministère de la justice doit veiller au bon fonctionnement de la machine judiciaire.



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