On peut ne pas aimer tel candidat ou tel autre, on peut ne pas apprécier leurs projets de société, mais on ne peut pas être indifférent vis-à-vis de douze candidats, douze projets de société. Par ma part, je me suis efforcé, c’est une caricature, à réduire le nombre de candidats à deux, c’est plus pour des raisons idéologiques que par négation de la réalité. Mais il a douze choix à faire. L’abstention, dans notre contexte, serait une défaillance citoyenne.
Entre les candidats, un seul veut succéder à lui-même ; si l’on aspire à l’alternance, on ne peut pas appeler à le réélire. On aura quand même onze autres choix. Alors pourquoi se refuser de choisir ? Sont-ils tous « pourris», comme on dit ? Aucun d’eux ne propose quelque chose qui vous intéresse ?
Que veut-on ? A quoi aspire-t-on ?
Par ailleurs, Pour dire qu’on est indifférent, il faut avoir à choisir. Pour cela, il faut lire les projets de société, les évaluer et les confronter. Aussi, il faut évaluer les valeurs portées par chacun des candidats. Il est du devoir de chaque citoyen de se faire une opinion des projets de société soumis à l’assentiment des électeurs.
J’admire ceux qui disent publiquement et l’assument : « Je vote Alpha « . Je respecte leur choix. Ils préfèrent Alpha Condé, bien que décati, son projet de société aux autres candidats. Ils trouvent dans ses réalisations une certaine satisfaction et une certaine amélioration du bien-être. Ils désirent donc qu’il continue son œuvre que nous autres jugeons dangereuse.
Ceux qui disent, je n’ai pas à choisir entre douze candidats et leurs projets d’intervention publique n’aspirent à rien. Ils attendent le meilleur moment pour se décider. Certains d’eux disent ne pas croire en la démocratie et aux vertus du vote, mais on peut s’étonner qu’ils dénoncent la médiocrité, l’impunité, l’injustice sociale. Pour eux, rien n’urge. Voilà une faute morale, un contresens historique.
