Constitution 22 Mars 2020 : « Cette falsification enlève en effet le peu de légitimité qu’elle pouvait avoir » Dixit maître Traoré

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 Depuis plusieurs jours, le débat sur la falsification de la constitution est devenu une véritable épine dans les pieds des gouvernants et principalement du ministre de la justice. Sa sortie d’hier n’a pas permis d’éclaircir la lanterne des guinéens qui ont voté le 22 Mars dernier. Une sortie plutôt ambiguë qui démontre que le ministre était en manque d’arguments  pour défendre cette bêtise gouvernementale.

Pour l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats maitre Traoré, Cette falsification enlève en effet le peu de légitimité qu’elle pouvait avoir. Sur sa page Facebook, l’avocat n’a pas fait de cadeau aux fauteurs de faux en écritures publiques  

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Tous ceux qui se sont intéressés au processus d’élaboration de ce qui est devenu la constitution du 22 mars 2020 savent qu’il y a eu un avant-projet, un projet soumis au référendum et le texte publié au Journal officiel. Contrairement à ce que certains pensent, beaucoup de Guinéens qui étaient opposés au changement de constitution se sont quand même intéressés au processus d’élaboration de ce texte en tant que juristes. On pourrait dire heureusement. Car c’est ce qui permet aujourd’hui de mettre à nu cette falsification. Il est certain que ce ne sont pas les promoteurs du changement de constitution qui allaient déceler et porter cette falsification à la connaissance du public.

Pour revenir à la question fondamentale, le projet de constitution qui a été publié au Journal officiel de janvier 2020 et soumis au référendum est en quelque sorte la version « consolidée » du texte c’est-à-dire celle qui a été retenue après la prise en compte de tous les amendements, de toutes les contributions des uns et des autres. C’est pourquoi, ce projet a été paraphé et cacheté par le ministre de la Justice. La comparaison doit se faire donc entre ce projet paraphé et cacheté soumis au référendum et le texte publié au Journal officiel en Avril 2020. Sur ce point, la falsification est incontestable. Le reste n’est que gymnastique intellectuelle et simple conjecture.

Quant à ceux qui s’obstinent à développer l’argument selon lequel ce débat est une manière Implicite de reconnaître ce texte faussement qualifié de « nouvelle constitution », ils manquent tout simplement d’arguments. Cette falsification enlève en effet le peu de légitimité qu’elle pouvait avoir.

Mais comme tout est possible en Guinée, cette histoire va être bientôt rangée aux oubliettes.



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