Nouvelle constitution : Le crime économique devient légal, un véritable recul démocratique

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« La Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les différentes institutions composant l’État et qui organise leurs relations » Autrement dit, une sorte de contrat social qui permet de tracer les lignes de conduite entre gouvernant et gouvernés dans une société. Son respect permet de garantir la démocratisation d’un état. Mais depuis plusieurs mois, Alpha Condé a entamé un projet de changement de constitution dans le seul but de briguer un troisième mandat. Pour beaucoup d’analystes, ce projet de nouvelle constitution est un véritable recul démocratique pour la Guinée.

Il y a quelques jours, Docteur Alpha Yaya Dramé enseignant chercheur invité chez les GG de nos confrères d’espace FM affirmait que cette nouvelle constitution est une véritable arnaque en ce sens qu’elle ne contient rien de moderne. « Cette constitution c’est la pire des choses que l’on peut espérer, lorsqu’on a envie de faire évoluer un pays. Le pouvoir gouverne c’est vrai, mais l’équilibre des pouvoirs permet  la résistance de la démocratie dans le temps. Cette constitution est une arnaque, il n y a rien de moderne là-dedans » a-t-il déclaré

Pire encore, avec la nouvelle constitution, les crimes économiques deviennent légaux dans la mesure où ils sont prescriptibles (Préambule de la nouvelle constitution). Or, dans la constitution de 2010, ces crimes étaient imprescriptibles, c’est-à-dire (qui ne peut pas être supprimé, ou enlevé par délai). Autrement dit, tous les voleurs économiques pouvaient poursuivis à tout moment même après des siècles. Ces crimes ne pouvaient pas être abolis ou effacés par le temps.

Aujourd’hui,  cette suppression devient une aubaine pour les « violeurs économiques ». Cela encourage le vol, la corruption ou encore le détournement du denier public à tous les niveaux. Ce qui constitue un véritable recul démocratique sans oublier la forte concentration du pouvoir entre les mains de « Fama » qui favorise le déséquilibre le fonctionnement des pouvoirs.

Avec cette nouvelle, constitution la Guinée n’est plus une république comme le voudrait Rousseau dans son fameux ouvrage « contrat social ». Pour lui,  « le terme de République est utilisé pour désigner toute société régie par la loi ou qui est gouvernée par la volonté générale de son peuple ». Or, cette nouvelle constitution qui est déjà publiée dans le journal officiel de la république avant même le référendum est une violation grave du droit réservé aux gouvernés (leur souveraineté). Ce qui enlève le caractère de république à la Guinée  



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