« Voir la prostitution comme un « métier » vise simplement à minorer les dommages subis par les prostituées, à légitimer le fait, et à transformer la femme en marchandise échangeable, achetable et susceptible d’appropriation temporaire »
La prostitution est un phénomène présent dans toutes les sociétés. Elle est une « forme d’échange économico-sexuelle, ponctuelle, explicite et préalablement négociée ». Autrement dit, un acte sexuel énuméré et probablement négocié. Si Pour beaucoup, c’est « le plus vieux métier au monde », Pour Sow Rousseau la prostitution est loin d’être un métier. Il donne ses raisons dans une analyse publiée sur sa page Facebook.
Il s’est exprimé ainsi
SI VRAIMENT LA PROSTITUTION EST UN MÉTIER, alors : Mettons en place un cursus de formation diplômante, donc, des universités de la prostitution, des instituts privés de formation à la prostitution, ou les filles sortiraient diplômées en prostitution. Soyons cohérents radicalement en mettant en place des lycées professionnels qui préparent les futures prostituées. A la fin de la formation, organisons des cérémonies de remise des diplômes
-Que l’État et les entreprises mettent en place des facilités pour l’obtention du stage pour les diplômées en prostitution. Créons une Agence nationale de la prostitution(ANP)
-Établissons des contrats de travail CDD, CDI, INTERIM, et créons même le statut de fonctionnaire prostituée.
SI VRAIMENT LA PROSTITUTION EST UN MÉTIER
-Connaissez-vous un métier dans lequel, celui qui travaille (ici la prostituée) a perpétuellement peur de la rencontre avec son client (ici le prostitueur) ? En effet, chaque rencontre d’un client est un moment de terreur, d’appréhension, de méfiance pour la prostituée qui hume le client pour sentir si elle va avec lui ou non, si elle monte dans la voiture ou non, si elle monte dans la chambre ou non.
En vérité, la prostituée est comme ces gnous du Kenya lors de la traversée de Masai Mara, ils savent qu’il y a des crocodiles et hippopotames dans le fleuve, mais l’instinct de survie fait qu’ils décident de plonger pour rejoindre l’autre rive, mais sans aucune garantie d’arrivée, telle est la vie de tous les jours d’une prostituée, tous les jours c’est la traversée de Masai Mara pour une prostituée.
-Connaissez-vous un métier dans lequel le travailleur a peur durant tout son temps travail ? Peur de ne pas supporter les gouts du porc qu’elle a comme client, peur de réveiller les démons de son client et de se faire déboiter l’épaule ou se faire casser la gueule…
-Connaissez-vous un métier dans lequel, le travailleur, continue encore à avoir peur après son travail ? En effet, dans le monde de la prostitution, la fille a peur d’être violentée par son client après l’acte, peur de ne pas être payée, ou peur d’être obligée de restituer l’argent du client, peur d’être kidnappée, tuée.
Bref, un « métier » dans lequel on a peur avant, pendant et après son travail.
VRAIMENT LE PLUS VIEUX MÉTIER AU MONDE ?
Pourquoi un adulte se plait à répéter une formule toute faite, mensongère, vide de tout sens ? Même une seconde de réflexion suffit pour comprendre que la prostitution n’est pas et ne peut être le plus vieux métier au monde. En effet, le plus ancien métier au monde ne peut être autre chose que celui par lequel l’homme trouve de quoi manger pour vivre ou survivre, puisque dans la nature, l’instinct de survie précède l’instinct sexuel, c’est-à-dire, dans la hiérarchie des besoins, la nourriture précède le sexe, la nourriture précède la libido.
Je vais faire semblant un instant d’être d’accord avec vous que la prostitution est le plus « vieux métier » au monde. Donc, quand une activité est primaire, ancienne, traditionnelle, elle ne doit jamais être rejetée, dépassée, surpassée, disparaitre ? Du seul fait de son ancienneté elle doit demeurer éternelle ?
Pourtant, le crime est plus ancien que la prostitution, même si le crime n’est pas une activité, il est un fait social tout comme la prostitution est un fait social. Le premier crime commis précède l’existence de la prostitution, à savoir le crime de de CAÏN sur son frère ABEL(les deux fils de ADAM et EVE). Mais toutes les sociétés au monde interdisent et rejettent le crime malgré son ancienneté.
CONCLUSION
Voir la prostitution comme un « métier » vise simplement à minorer les dommages subis par les prostituées, à légitimer le fait, et à transformer la femme en marchandise échangeable, achetable et susceptible d’appropriation temporaire.
Je répondrai la prochaine fois ceux qui disent que c’est un « échange économique », ceux qui légitiment la prostitution par le consentement et la liberté.
Une analyse de Sow Rousseau