C’est la plus grosse saisie de l’histoire du pays, considéré comme une zone de transit entre l’Amérique latine et l’Europe.
La police de Guinée-Bissau a saisi plus de 1,8 tonne de cocaïne en provenance de Colombie, lundi 2 septembre. C’est la « plus grosse » prise de l’histoire de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, considéré comme une zone de transit entre l’Amérique latine et l’Europe, a-t-on appris dans la soirée de source policière. Huit suspects, trois Colombiens, quatre Bissau-Guinéens et un Malien, ont été arrêtés à la suite de cette saisie qui s’est opérée en deux temps dans deux localités proches de la côte nord du pays, à environ 120 km de la capitale, Bissau, a indiqué à l’AFP le directeur adjoint de la police judiciaire, Domingos Correia.
La drogue, dissimulée dans des sacs de farine, avait été débarquée dans le port de Caio. Une partie de la cargaison avait ensuite été transportée par la route à Canchungo, à une trentaine de kilomètres de là, selon la même source. « C’est la plus grosse saisie dans le pays et je remercie nos éléments pour leur courage et leur détermination à endiguer ce fléau, a déclaré M. Correia. Nous avions été informés du débarquement par nos partenaires du réseau international de la police il y a deux semaines. Nous avions des pistes et nous avons monté une opération baptisée “Navara”. »
Les policiers ont d’abord saisi lundi matin 264 kg de cocaïne à Caio, « puis l’opération s’est poursuivie à Canchungo, où planquaient nos éléments depuis une semaine », a expliqué le responsable de la police judiciaire. La surveillance des policiers « a payé, puisqu’ils ont découvert dans une maison 1 605 kg de cocaïne » supplémentaires, « des briques d’un kilo chacune rangées dans des sacs de farine », a ajouté M. Correia.
La police avait déjà saisi près de 800 kg de cocaïne dissimulés dans un camion immatriculé au Sénégal, le 10 mars, pour ce qui était alors la plus grande prise de drogue dans le pays depuis au moins douze ans, quelques heures à peine avant des élections législatives. L’instabilité et la pauvreté dans cette ancienne colonie portugaise, qui se prépare pour l’élection présidentielle du 24 novembre, ont longtemps favorisé l’implantation de trafiquants de drogue sous la protection de hauts gradés.
Source le Monde