Changement de constitution : Le président Issoufou donne une leçon de conduite aux autres chefs d’état

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« J’ai beau cherché, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me sente irremplaçable …Nous sommes 22 millions, pourquoi aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer »

La Constitution est composée de plusieurs  textes juridiques qui permettent de définir  les différentes institutions composant l’État. Ces lois permettent d’organiser et de baliser la vie en société.  Elle constitue la norme sociale suprême, une sorte de contrat social entre gouvernants et gouvernés.

En Guinée, depuis un certain temps, le débat sur le changement constitutionnel fait la une de l’actualité. D’un côté Alanmanè incarné par la mouvance qui fait de la propagande pour une nouvelle constitution, et de l’autre côté Amoulanfé qui y voit une sorte de manie pour  briguer un troisième mandat s’affrontent sur le terrain politique et juridique.

Dans ce combat, le camp d’amoulanfé défend certains articles qui sont non modifiables (intangibles) : ce sont les articles : 27, 43,153 et 154.

Pour les juristes qui défendent l’ordre constitutionnel comme maitre Traoré ou Sow Rousseau, « La Finalité Des Disposions Intangibles, Est De Garantir La Stabilité, De Consolider Un Système Politique ». Autrement dit, ces dispositions intangibles permettent de garantir la paix et d’assurer l’attenance politique qui constitue l’épine dorsale de tout système politique.

Ces velléités de changement touchent aussi certains pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire, ou le président Ouattara entretient le flou depuis un certain moment.

Pour répondre à ses pairs (Alpha Condé et Allhassane Ouattara), Le président du Niger  Mahamadou Issoufou, dans un entretien accordé à nos confrères de Jeune Afrique, dénonce  sans aucune ambiguïté l’arrogance de ses pairs: «  Ma décision de respecter la Constitution et de ne pas me représenter est irrévocable » a-t-il déclaré avant de continuer :  «  j’ai beau cherché, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me sente irremplaçable …Nous sommes 22 millions, pourquoi aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer ? ».

Ces mots devraient servir de ligne de conduite aux autres présidents qui ont tendance à croire qu’ils doivent continuer leur travail, qu’ils sont mieux ou plus capables que les autres. Pour le président Issoufou, nul n’est irremplaçable. Les présidents condé et Ouattara suivront-ils le même chemin ? Rien n’est moins sûr.

Ces velléités de changement augurent des lendemains incertains pour nos pays



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