22 Décembre 2008, 22 Décembre 2018 : Dix ans après la mort de Lansana Conté

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Lansana Conté, né vers 1934 à Moussayah Loumbaya dans la préfecture de Dubréka et mort le 22 décembre 2008 à Conakry, est un homme d’État guinéen, président de la République de 1984 à sa mort en 2008.

D’origine soussou, il intègre l’armée française en 1955, et participe à la guerre d’Algérie. Promu lieutenant, il défend le régime dictatorial d’Ahmed Sékou Touré. Dix ans plus tard, il est élu député du Parti démocratique de Guinée (PDG, parti unique).

Il accéda au pouvoir le 3 Avril 1984 au lendemain de la Mort de SEKOU suite à un coup d’État militaire. A la tête du CMRN (Comité militaire de redressement national). Il  a ouvert les frontières, libéra les prisonniers politiques et instaura le libéralisme. Autrement dit, Le nouveau chef de l’État dénonce le régime de Sékou Touré, Le camp Mamadou Boiro qui fut le symbole de la répression sanglante de Sekou fut fermé, et s’engagea à établir un régime démocratique, à sortir la Guinée de son isolement international et à exploiter les ressources naturelles. Il se pose en défenseur des droits de l’Homme en libérant 250 prisonniers politiques, encourageant ainsi le retour d’environ 200 000 Guinéens de l’exil. Et la Guinée coopéra avec  tous  les pays sur la base de la réciprocité des avantages.

De 1984 à 2000 il redressa le pays, stabilisa le franc guinéen et le pays avait connu une croissance économique. Il effectua d’importantes réformes socio économiques: la réduction des effectifs de la fonction publique, la construction d’infrastructures routières, la réforme du système éducatif.

Malgré cette volonté, force est de reconnaître qu’à partir des années 2000, le pays a commencé a sombré, et l’enfant de Bouramaya était pris en otage par une oligarchie composée des clans de ses différentes femmes. Pendant cette période,  le délitement de l’état a provoqué certains maux comme la gabegie, le détournement du denier public, la corruption, le népotisme et l’impunité  étaient devenus monnaies courantes.

Son régime a connu trois événements sombres: l’affaire Diarra en 1985, les événements des 2 et 3 Février et surtout la grève de Janvier 2007 qui fut sévèrement réprimée. Ces évènements ont provoqué un certain repli identitaire au niveau de certaines communautés.

Par ailleurs, C’est sous sa gouvernance que nous avons connu le multipartisme, il aussi libéralisé les ondes et le secteur de téléphonie.  Il a su préserver l’unité nationale et respecté la fonction présidentielle et surtout l’autorité de l’état. Il a aussi su préserver l’intégrité du territoire au moment où plusieurs pays de la sous-région étaient en guerre civile. Bref il a posé les bases de démocratisation du pays.

L’enfant de WAWA  nous a quitté le 22 Décembre 2008 suite à une longue maladie. Quelques heures après sa mort, un groupe d’officiers se présentant sous le nom de Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) annonce à la radio, par le biais de son porte-parole Moussa Dadis Camara, la dissolution du gouvernement et de la Constitution du pays, laissant présumer un coup d’État. En effet, le 24 décembre 2008, Moussa Dadis Camara s’autoproclame président de la République.

Les funérailles de Lansana Conté, qualifiées de « grandioses » par la presse se déroulent le 26 décembre 2008 à Conakry, et rassemblent plus de 30 000 personnes, ainsi que plusieurs chefs d’État africains. Après 24 ans de règne, il regagna sa dernière demeure dans son Bouramaya natal.

Saidou Diallo et Sonny camara



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