Guinée : Des assassinats ciblés qui endeuillent des familles dans la commune de Ratoma

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Boum! Boum! Pan! Pan! Pan! Des balles crépitent, des âmes adolescentes tombent, la justice ferme sa gueule, les responsables jubilent leur « victoires » et la vie continue comme si de rien n’était. Tels sont les scénarios que l’on peut décrire en Guinée lors des différentes manifestations.

En un trimestre, plusieurs dizaines de jeunes tués, Tous ont reçu froidement des tirs de kalachnikovs. Des domiciles violés, le droit de l’homme piétiné, des leaders de la société civile et responsables politiques emprisonnés, la Guinée fonce tout droit vers un état sauvage, une jungle où la loi du plus fort serait la meilleure. Plus de 120 jeunes tués sur l’axe depuis 2010, sans oublier d’autres qui ont rendu l’âme dans les mêmes circonstances dans d’autres localités. Leur seul malheur, leur seule culpabilité était d’être aux mauvais endroits aux mauvais moments. Leur seul défaut, être de « l’axe »

Pourtant, selon l’article 5 de la constitution du 7 Mai 2010, l’état doit protéger la personne humaine : « La personne humaine et sa dignité sont sacrées. L’État a le devoir de les respecter et de les protéger. Les droits et les libertés énumérés ci-après sont inviolables, inaliénables et imprescriptibles. Ils fondent toute société humaine, et garantissent la paix et la justice dans le monde ». Un autre alinéa de l’article 12 stipule que « Le domicile est inviolable. Il ne peut y être porté atteinte qu’en cas de péril grave et imminent, pour parer à un danger commun ou pour protéger la vie des personnes. Toute autre atteinte, toute perquisition ne peuvent être ordonnées que par le juge ou par l’autorité que la loi désigne dans les formes prescrites par celle-ci ». Autrement dit, protéger la vie humaine et le domicile privé représentent un devoir régaler de l’état. Or, l’état guinéen est le premier « voyou » qui viole ces libertés fondamentales, qui pourtant sont le fondement de toute société humaine.

L’axe qui s’étend sur la route le « Le prince »  et qui correspond aux quartiers de la banlieue nord-ouest de Conakry Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Cité Enco5  Wanindara, Baïlobaya jusqu’à  Kagbelen, est devenu l’un des bastions de la résistance aujourd’hui du bras de fer qui oppose le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et le patron du palais Sekhoutoureya Alpha Condé. Ce tronçon  favorable à l’Opposition est dans bien des cas le théâtre des affrontements, l’endroit où les forces de l’ordre font la chasse à l’homme leur quotidien pendant les manifestations. C’est là que les balles crépitent souvent, c’est là que les âmes innocentes tombent souvent. Et depuis aucune pour situer les responsabilités.

Ces bavures policières et le silence de la justice ont été dénoncés par un de nos consultants dans une de ses tribunes intitulée L’axe À Conakry, Symbole De Résistance Ou De Chienlit ? « la condamnation doit être totale quant à la responsabilité écrasante conjointe des forces de l’ordre dans des tueries et le silence assourdissant de la justice. De leur longue expérience des manifestations publiques, les forces de l’ordre devraient pouvoir se heurter aux protestataires sans nécessairement ouvrir le feu. Malheureusement, l’armée et la police guinéennes ne savent pas faire autrement. C’est triste. A la tristesse s’ajoute l’injustice quand on sait que l’impunité règne en Guinée face à ces bavures. La soldatesque guinéenne n’est pas téléguidée pour tuer des personnes en raison de leur ethnie ou de leur parti politique. En revanche, c’est la culture de la brutalité, de la répression sanglante qui est la sienne et l’immobilisme coupable de la justice qui expliquent cette situation de statu quo à la suite de chaque drame. Cela doit cesser car nous sommes là au cœur de la crise de confiance de l’Etat qui doit à tous les citoyens justice et impartialité ». a-t-il décrit

Par ailleurs, des cas de morts enregistrés au Mois de Noevmbre et le 9 janvier dernier lors de la grève des enseignants sont des exemples illustratifs : Mi-Novembre, à Wanindara, Alpha Souleymane Diallo un jeune adolescent de 14 ans a été tué par Balle. Suite cette tuerie, sa mère  témoignait devant des journalistes « En tuant mon fils, ils m’ont aussi tuée. J’aurais préféré qu’ils le laissent vivre, et me tuent, moi… Dieu nous appelle à pardonner, mais je ne peux pas pardonner à ces gens-là ».a-t-elle déclaré. Selon nos confrères de lePointplus  la mère du jeune jurait le 07 janvier dernier que son fils a été tué par un membre des forces de l’ordre. A cela s’ajoutent Binta Barry 18 ans et Mamadou Lamarana Diallo 22 ans, tués le 9 Janvier dernier au même endroit «  l’axe » dans les mêmes circonstances « à l’occasion d’une manifestation ».

Ces tueries sont perpétrées dans l’indifférence totale des gouvernants. Lamine Fofana ministre de la justice déclarait il y a quelques jours de façon insolente et irresponsable « nous ne savons pas d’où viennent les tirs ». Cette phrase symbolise la déliquescence de l’état en Guinée.

A quand la fin des tueries ? A quand l’ouverture des enquêtes pour situer les responsabilités ? Difficile de répondre à ces questions. Une chose est claire, le temps et l’histoire sont meilleurs juges de l’univers. Tôt ou tard les coupables seront connus et répondront devant la justice.

Paix à l’âme des jeunes adolescents tués



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