Kassory Fofana, un Premier Ministre sans pouvoir et désavoué à tous les niveaux : Doit-il démissionner ?

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Karl Marx disait : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours, c’est l’histoire de la lutte des classes. » Autrement dit, la guerre de succession, la lutte des classes sont autant de faits qui régissent le fonctionnement des organisations sociétales. La Guinée n’échappe pas à cette règle, et depuis un certain moment, cette guerre de succession commence à gangrener l’Etat guinéen à tous les niveaux.

Au sein du gouvernement, le Premier Ministre chef de gouvernement Ibrahima Kassory Fofana était pressenti pour succéder à Alpha Condé, pour beaucoup, l’enfant de Morya serait un bon président en ce sens qu’il a un esprit ouvert, de partage, mais aussi serait le seul capable au sein de la mouvance d’occuper ce fauteuil. Depuis sa nomination à ce poste, il essayait d’incarner une posture présidentielle, et préparait à l’interne petit à petit  son accession à Sekhoutoureya. Une pilule qui ne passait pas au niveau de certains anciens cadres du RPG. Petit à petit, ils ont fini par évincer Kassory Fofana. Depuis plusieurs mois, son poste ressemblerait à une coquille vide, un « Premier Ministre fantôme » sans aucun pouvoir.

Selon une source bien informée, Kassory Fofana n’a aujourd’hui aucun pouvoir, tout se règle à Sekhoutoureya, sans tenir compte de  son avis. Parfois, il serait mis devant les faits. Pour cette source, il doit démissionner pour sauver son honneur.

Pire, le Premier Ministre a été publiquement désavoué et insulté par le président de la république lors de son séjour aux Etats-Unis, en annonçant à la diaspora guinéenne la tenue du référendum alors qu’il avait ordonné quelques jours auparavant à son Premier Ministre de lancer une large consultation auprès des forces vives de la nation. Afin de lui permettre de prendre des décisions conformément aux aspirations légitimes du peuple. Pour notre source, tous ces faits seraient prémédités, bien organisés par la présidence de la république.

Par ailleurs, il y a quelques jours, nos confrères de Guinée box dans une de leur publication, racontait avec acuité les tractations internes au sein de l’armée avec la guerre de positionnement, entre le Général Ibrahima Baldé de la gendarmerie et Ansoumane Camara de la police : « Des sources bien informées rapportent une chaude discussion qui aurait opposé les généraux Ansoumane Camara de la police et Ibrahima Baldé de l’état-major de la gendarmerie, à l’occasion d’une réunion d’urgence des officiers de l’armée, dans la nuit de Mardi, 08 Octobre 2019 au camp Koundara.

Le premier s’inscrivant coûte que coûte dans la logique de la répression des manifestations des opposants à une nouvelle constitution et le deuxième jugeant cette action contreproductive. Cette situation rapportée au président Alpha Condé aurait conduit ce dernier à exiger la levée des sanctions contre le colonel Balla Samoura pour conduire, dit-on, les opérations de répression du côté de la gendarmerie. Du coup, le Général Ibrahima Baldé serait sur une chaise éjectable dont le déclanchement ne serait plus qu’une question de jours ou d’heures ».

Ces faits démontrent le déraillement du train gouvernemental au moment où d’autres manifestants ont encore succombé suite aux bavures policières  hier en haute Banlieue de Conakry.

Kassory qui était présenté comme le sauveur du RGP il y a quelques mois  pour éviter le naufrage présidentiel, est aujourd’hui en phase de se noyer dans le grand océan, c’est pourquoi il serait important pour lui de se sauver.



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