Hady Diallo, la présumée auteure de l’enlèvement d’un nouveau-né au Centre Médical Communal (CMC) de Ratoma, ainsi que ses complices, ont été transférées ce mardi à la Maison centrale de Conakry.
Ce transfert est intervenu après leur présentation devant un juge du Tribunal de première instance de Dixinn, qui a décerné un mandat de dépôt dans l’attente de l’ouverture de leur procès.
Selon la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), l’enquête a été ouverte dès la diffusion d’une alerte d’enlèvement sur les réseaux sociaux le 1er octobre 2025. La police a immédiatement réagi sous les instructions du Directeur général de la Police nationale. Les agents se sont rendus au CMC de Ratoma pour les premières constatations et ont exploité les images de vidéosurveillance, permettant l’élaboration d’un portrait-robot de la suspecte.
La porte-parole de la Direction nationale de la police, Rama Diallo, a déclaré que ce travail d’investigation a permis, avec l’aide d’une source anonyme, de localiser un couple ayant célébré un baptême suspect dans le quartier Kiroty, près du stade Général Lansana Conté, une semaine après l’enlèvement. Des témoins ont confirmé que la femme présentée comme la mère n’avait jamais été vue enceinte.
Grâce à la diffusion sur Facebook des photos de cette cérémonie suspecte et au portrait-robot établi, la suspecte a pu être formellement identifiée. Il s’agit de Mme Hady Diallo, 43 ans, gestionnaire à la Direction générale des impôts, mariée et mère d’un garçon. Elle réside au quartier Kiroty, dans la commune de Lambanyi.
Lors de son audition, Mme Diallo a affirmé avoir accouché à l’hôpital Flamboyant de Petit Simbayah le 1er octobre à 9h30. Cependant, les vérifications menées ont révélé que son nom ne figurait sur aucun registre d’accouchement ce jour-là. L’enquête a également permis d’identifier trois complices, toutes sages-femmes, dont Kadiatou Bangoura, accusée d’avoir établi une fausse déclaration de naissance permettant l’obtention d’un extrait d’état civil à Ratoma.
Les sages-femmes interpellées ont reconnu leur implication, confirmant que le bébé n’est pas né à l’hôpital Flamboyant. Elles ont toutes été placées en garde à vue.
L’enfant a été retrouvé sain et sauf. La principale suspecte et ses complices sont désormais détenues à la Maison centrale de Conakry. Elles seront poursuivies pour enlèvement d’enfant, conformément aux dispositions de l’article 303 et suivants du Code pénal guinéen.
Aboubacar M’mah Camara
