Depuis le début de l’expansion islamique en Afrique au VIIe siècle, « au fur et à mesure que l’islam s’implantait, se diffusait son droit, lequel gouvernait tous ceux qui s’y convertissaient ».
 côté du Coran qui demeure la source principale des droits musulmans, il y a l’idjtihad qui est considéré comme effort de la raison.
En plus de l’idjtihad, il y a l’urf mais aussi l’amal qui est une forme de pratique de tribunaux reconnue par les malékites comme le critère final de l’autorité juridique.
L’idjtihad est à l’origine de quatre grandes écoles, rites, directions orthodoxes de la science juridique musulmane. Il s’agit de :
1. l’École Hanéfite fondée par l’Imam Abu Hanifa :
La plus ancienne et la plus influente, elle repose sur la souplesse, sur le raisonnement analogique et le jugement préférentiel. Elle a été officielle dans l’Empire Ottoman.
2. l’École malékite fondée par l’Imam Malik Ibn Anas :
Prédominante en Algérie et en Tunisie, sur le plan substantiel, elle intègre les traditions de l’école de Medine.
3. l’École Hanbalite fondée par l’Imam Ibn Hanbal :
Elle repose sur une interprétation rigoriste traduite par l’interprétation littérale du coran et de la Sunna. Le Wahhabisme (en Arabie saoudite) constitue une de ses manifestations strictes.
4. l’École Chaféite, fondée par l’Imam Ash-Shãfi’i
À ces quatre courants principaux de la doctrine islamique regroupés sous l’adjectif sunnite s’opposent d’autres doctrines dont :
1. les Chiites,
2. les Kharidjites.
Ces écoles se sont répandues en Afrique au fil des années.
La secte Kharidjite a d’abord dominé l’ensemble de l’Afrique du nord au VIIe siècle avant de laisser la place à l’école Maléjite qui s’étend finalement à l’Afrique occidentale.
Les orthodoxes Kharidjite ont étendu leur influence jusqu’au sultanat de Zanzibar (devenue avec Tanganyika, la Tanzanie).
Ils y ont été succédés par les ibadistes.
En Afrique de l’est, c’est le rite chaféite qui prévaut.
En définitive, le pluralisme juridique dans le contexte africain implique l’intégration du droit musulman lequel repose sur une logique de fragmentation des sources et des écoles, à la manière des autres systèmes juridiques.
Dr Jean Paul Kotembedouno