Depuis plusieurs mois, rien ne va entre la presse guinéenne et les autorités militaires. A date les hommes de medias ont du mal à exercer librement leur métier en Guinée.
Le CNRD et son gouvernement ont coupé l’internet, et ils ont retiré certaines chaînes de télévision du bouquet canal+ et du Startimes.
Invité ce vendredi 26 janvier 2024 par la RFI, Lamine Guirassy, le patron du groupe Hadafo Média n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer les dérives du régime dirigé par son ami le Général Mamadi Doumbouya.
« L’Internet depuis plus de deux mois, on n’a pas de connexion. Les gens ont peur. Quand est-ce que cette situation va s’arrêter ? Personne ne peut le dire. C’est un climat de désolation. On ne comprend pas. Le sauveur est devenu carrément l’oppresseur.
Avec la situation qui prévaut, il va falloir prendre des dispositions. Depuis décembre, vu que l’audimat baisse, quand on voit les pertes, c’est des milliards de francs guinéens. Cela a des répercussions sur les salariés. Si la situation ne s’arrange pas, nous serons obligés de faire comme d’autres médias et avoir le service minimum ».
Plus loin, Lamine Guirassy précise. « C’est la deuxième fois qu’on assiste à une transition après Dadis et Konaté. Au temps d’Alpha Condé, on a tellement dénoncé et critiqué. Mais jamais Alpha n’est arrivé à ce point jusqu’à demander aux opérateurs d’occulter des chaînes ou de brouiller les fréquences. Il ne l’a jamais fait. C’est à se demander si notre Etat est en train de devenir la Birmanie. Je me pose des questions ».
Il faut rappeler que Lamine Guirassy avait salué le coup d’Etat du 5 septembre comme plusieurs guinéens.
Aboubacar M’mah Camara
