« Petit kit de survie pour affronter le BAC et garder espoir » ( Par Alimou Sow)

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Je vous souhaite, chers candidats au BAC, bon courage pour les épreuves de ce matin, parce que du courage vous en avez besoin pour surmonter le stress et l’anxiété, l’appréhension du système de surveillance avec son cortège de QR Code et autres caméras de surveillance aussi efficaces qu’un cautère sur une jambe de bois, du courage pour dépasser la peur de l’échec, l’éventuelle déception des parents et l’angoissante attente des résultats.
Échouer à un examen, surtout au Bac, reste un évènement douloureux quoi qu’on dise, mais ce n’est pas une fatalité. Tout comme réussir au BAC ne garantit en rien la réussite dans la vie voire même la poursuite des études supérieures. L’agenda de l’avenir de chacun relève de la science de Dieu. Mais entendons-nous : l’objectif visé c’est la réussite.
Travaillez donc, soyez confiants, comptez sur vos propres efforts; quel que soit le résultat vous serez ainsi fiers de vous être battus tout seuls sans l’aide de quelqu’un. Les élèves des écoles publiques savent mieux que quiconque l’état de décrépitude de notre École. Mais rassurez, ça ne date pas d’aujourd’hui.
En mon temps, au lycée, il arrivait déjà que notre salle de classe ne puisse pas contenir tous les élèves, certains – les plus courageux – étant contraints de suivre le cours derrière la fenêtre. Des salles de classe souvent sans plafond, sans battants aux fenêtres, avec un toit qui fuit, des murs lézardés et couvert d’autant de couches de crasse que du nombre d’années depuis leur construction.
Du primaire à l’université je n’ai personnellement jamais fréquenté une école privée. Avec l’élémentaire au village, le collège et le lycée en ville, je connais au bout des doigts la corvée d’eau, de bois ou de briques à transporter pour le maître, les cotisations pour le directeur « malade », le petit déjeuner pris sur le pouce, les fringales de la mi-journée, la chaleur étouffante des salles de classe déglinguées, l’absence de livres et de personnes de référence à consulter.
Mais ça ne m’a guère découragé. J’aimais l’école en dépit de ces conditions spartiates. Chaque livre pour moi était un trésor à exploiter. En classe de douzième, je crois, je me souviens avoir lu en 6 petits jours « Le Comte de Monte Cristo » d’Alexandre Dumas, un pavé de 1 500 pages tout de même.
À l’heure des Smartphone, de l’Internet mobile et de l’intelligence artificielle, cette époque paraît bien lointaine. Pourtant, j’ai comme l’impression que les élèves que nous étions étaient plus motivés et déterminés que ceux ayant accès à toutes ces technologies. Peut-être que je me trompe à moins que ce soit le paradoxe de celui qui meurt de faim en période d’abondance…
Quoi qu’il en soit, l’intelligence artificielle ne remplace pas le courage, la motivation et la volonté de réussir. Elle ne fera pas le Bac à votre palce, quelle que soit son … intelligence !
Alors, chers jeunes frères et soeurs, sachez que l’avenir du pays est entre vos mains. Ce que nous nous apprêtons à vous léguer, ne sera pas une mince affaire…
Je vous souhaite, à toutes et à tous, bonne chance.
De la part d’un ancien de l’Ecole primaire de Kansaghi, du Collège Sangoyah, du lycée Yimbaya et du Centre universitaire de Labé.
Par Alimou Sow



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