Maître Mohamed Traoré sur la prolifération des partis politiques en Guinée

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L’organisation régulière d’élections doit être ancrée dans nos pratiques démocratiques. C’est le seul véritable moyen qui permet de mesurer le poids de chaque politique reconnu par les pouvoirs publics.  

Les conditions de création d’un parti politique sont plus ou moins souples suivant la législation guinéenne. Il en résulte une prolifération de partis politiques dont certains, une fois agréés, sont rarement visibles sur le terrain. Ils n’ont ni siège et ne tiennent ni réunion de bureau ni assemblée générale.  

Avec près de 300 partis politiques enregistrés au ministère en charge de l’Intérieur, le département de tutelle de ces partis, il n’y a que très peu d’entre eux qui existent au-delà de l’acte administratif qui consacre leur reconnaissance.  

La question du poids électoral des partis politiques est pourtant importante. Les partis politiques, comme les syndicats, ont les mêmes droits et devoirs tels que définis par la loi. Mais certains droits spécifiques devraient être réservés uniquement aux partis politiques les plus représentatifs. À titre d’exemples, on peut citer le droit de designer des représentants au niveau de certaines institutions ou de prendre part à des réunions ou rencontres d’une certaine importance. Et le meilleur critère de représentativité d’un parti politique est son poids électoral. En tout cas, c’est le critère le plus objectif, sous réserve de la fiabilité et de la transparence des élections. 

Des critères de représentativité devraient être définis aussi pour les organisations de la société civile pour éviter que chacune d’entre elles prétende à tous les droits y compris ceux qui demanderaient une certaine audience ou assise au plan national. 

La cacophonie à laquelle les Guinéens vont sans doute être les témoins à l’occasion des concertations initiées par la junte militaire, est la résultante d’une certaine pagaille dans le pays des partis politiques et des organisations de la société civile.  

La tendance à placer sur un pied d’égalité et sur toutes les questions, l’ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile est un très sérieux problème qu’il faut absolument corriger en revoyant les textes régissant les partis politiques et les associations qui constituent l’essentiel des organisations de la société civile. 

Maître Mohamed Traoré Avocat 



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