La révision du fichier électoral : Amadou Kébé accusé par l’opposition guinéenne

1394

Les Partis d’opposition réunis ce Mercredi 12 juin devant la presse ont dénoncé  avec force la manière dont la CENI et son Président ont mené la procédure d’appel d’offres relative au recrutement d’un « cabinet d’ingénierie pour la fourniture d’une solution complète de gestion  du fichier électoral biométrique de la République de Guinée ».

Il convient  de rappeler que cet audit du fichier électoral  réalisé  par un groupe d’experts internationaux qui a conclu à la nécessité  de réviser  le fichier électoral  guinéen afin de le purger de ses anomalies. A en croire cette opposition.

Selon Mohamed Tall de l’UFR « Plus de 1 564 388 électeurs inscrits dans le fichier sont sans empreintes digitales

Plus de 3 051 773 d’électeurs non dédoublonnés

Plus de 3.000.000 d’électeurs sont nés entre un 1er janvier et un 1er juillet, et donc un peu plus de la moitié des électeurs ne peuvent pas produire un acte d’état civil avec une date de naissance exacte ».

Parmi les recommandations fortes dans le rapport d’audit à mettre en œuvre avant les élections législatives, on peut noter entre autres : 

Au vu des doublons persistants du nombre de citoyens sans données biométriques et décédés qui pourraient encore figurer dans la base des données, un contrôle physique de l’ensemble des électeurs s’impose. Chaque citoyen revient confirmer ou compléter ses données alphanumériques et biométriques pour qu’il soit maintenu dans la base.  Pour les prochaines opérations de révision ou d’enrôlement, demander à l’opérateur biométrique de conserver les données biométriques capturées et l’information sur la qualité de ces données pour garantir l’interopérabilité entre différents systèmes.

« Toutes les pièces justificatives des électeurs (formulaires, pièces d’Identité) devraient être archivées numériquement et rattachées aux données de l’électeur ». a signalé l’opposition

Dans cette déclaration lue par Mohamed il a été indiqué que le président de la CENI a dans ce processus violé le code de marché public 

« En effet, dans le cadre de cet appel d’offres le Président de la CENI, a engagé des pourparlers avec un certain nombre de sociétés susceptibles de fournir l’expertise demandée, en violation flagrante du Code des Marchés Publics. Il  en est de même de la violation des engagements pris par la CENI concernant la concertation avec les parties prenantes au processus électoral. Nous avons noté que la procédure de recrutement a été lancée sans information au préalable des partis de l’opposition politique »

Les parties politiques condamnent ces actes de violation du code du marché publics ainsi que la violation  des engagements

« Face à cette situation d’une exceptionnelle gravité qui évoque  pour nous de mauvais souvenirs, les partis de l’opposition politique condamnent avec la plus grande fermeté les comportements de la CENI et de son  Président, Me  Amadou Salif Kébé. Les Partis de l’Opposition Politique prennent  l’opinion nationale et internationale à témoin et rendent  personnellement le Président  de la CENI responsable des risques  qu’il fait courir sur la crédibilité du processus électoral, gage de la stabilité et de la paix sociale dans notre pays ».

A rappeler que la décision d’auditer le fichier électoral guinéen émane de l’accord politique du 12 Octobre 2016. Cet accord a exigé  un audit complet du fichier  avant l’organisation des élections législatives.



Journaliste, Correspondant à Conakry