Le quartier de Bonfi, dans la commune de Matam à Conakry, est plongé dans une profonde détresse après la disparition de plusieurs centaines de jeunes partis clandestinement vers l’Europe.
Selon les premiers témoignages, plus de 300 jeunes auraient quitté la Guinée en transitant par la Gambie avant d’embarquer sur une pirogue de fortune. Seuls quelques survivants ont été repêchés au large de la Mauritanie, dans un état critique.
Dans les concessions familiales, les pleurs, les prières et l’attente interminable rythment désormais le quotidien. Les familles, sans nouvelles de leurs enfants, vivent dans une angoisse constante.
Le mardi 18 novembre 2025, une marche poignante a été organisée dans les rues de Bonfi. Environ 300 familles, majoritairement des femmes, ont exprimé leur douleur et leur inquiétude face à cette tragédie. Slogans, sanglots et cris de détresse ont marqué le cortège, traduisant l’urgence d’alerter les autorités sur la situation des disparus.
Issiaga Camara, porte-parole des familles, a livré des informations préoccupantes : certains jeunes seraient hospitalisés en Mauritanie, d’autres détenus dans des garnisons, tandis que plusieurs restent introuvables. Six décès ont été officiellement confirmés et au moins onze survivants seraient actuellement pris en charge dans des structures sanitaires mauritaniennes.
Les réseaux sociaux ont accentué la mobilisation en diffusant des images de survivants encore en vie. À Bonfi-Port, ce sont 47 familles qui ont été identifiées comme directement touchées par ce drame.
La marche avait pour principal objectif de faire entendre la voix des familles et de solliciter un soutien pour le rapatriement urgent des survivants ainsi que la prise en charge des malades. Les parents appellent les autorités guinéennes et les organisations humanitaires à intervenir rapidement pour secourir leurs proches.
Au-delà du drame humain, cette nouvelle vague de départs tragiques met en lumière les difficultés socio-économiques qui frappent la jeunesse guinéenne : chômage massif, manque d’opportunités et quête d’un avenir meilleur. Autant de facteurs qui continuent de pousser de nombreux jeunes à emprunter des routes migratoires irrégulières et extrêmement dangereuses.
Face à cette tragédie, les organisations de la société civile appellent à renforcer les campagnes de sensibilisation et à mettre en place des solutions durables afin d’offrir aux jeunes des alternatives crédibles et porteuses d’espoir.
Aboubacar M’mah Camara









