« Aucun effort n’est de trop, aucune patience n’est inutile, aucun entêtement n’est insensé, aucune espérance n’est naïve quand on est animé par l’envie profonde de servir son pays, d’être utile à son peuple et aux valeurs démocratiques et humanistes »
Ce mercredi 14 Novembre 2018, dans un communiqué, l’ex ministre de la citoyenneté Kalifa Gassama Diaby a présenté sa démission. L’on se rappelle l’année dernière, de l’humiliation subie par le ministre lors de la clôture de la semaine de citoyenneté suite aux mépris de ses collègues du gouvernement. Pour beaucoup d’observateurs de la vie politique guinéenne, c’était le moment idéal pour claquer la porte. Mais comme on le dit souvent, « mieux vaut tard que jamais »
Sur ce, Le site Guinée Direct infos a tenté de comprendre les dessous de ce qui est considéré comme un coup de tonnerre dans le paysage politique guinéen.
En lisant entre les lignes, l’on se rend compte que le Ministre exprime toute son impuissance à changer les choses face aux dérives et au délitement de l’état guinéen. Ses déclarations sont à la fois émouvantes mais aussi révélatrices de l’état d’affaissement de nos institutions.
Ces lignes en disent long sur l’amertume de l’ex ministre.
« Je formule ici mes vœux ardents que notre pays retrouve le chemin et les vertus de la justice, de la liberté, de l’égalité de tous devant la loi, de la légalité républicaine et la sérénité démocratique. Que notre pays renonce à la violence d’état, les violences politiques et sociales ainsi qu’à toutes les formes d’injustices, d’exclusions et de mépris qui forment les ingrédients explosifs de la haine, de la violence, de la division et de notre destruction collective…..Lorsqu’on a définitivement acquis la certitude que le combat que l’on mène avec le cœur, l’honnêteté et l’engagement éthique, n’est plus manifestement, clairement, une préoccupation et une priorité majeure ni pour le gouvernement auquel on appartient, ni pour les acteurs politiques nationaux, ni dans le jeu politique et institutionnel, on se retire. J’en ai aujourd’hui l’honnête conviction. ».
A travers ces lignes, il pose la problématique de la justice et de l’égalité dans notre pays, en ce sens que depuis trop longtemps, l’on assiste à des tueries et des scènes de guérillas urbaines dans notre capitale, sans que le gouvernement ne lève le petit doigt. Pourtant, la justice est un symbole de notre république, elle est aussi un élément primordial pour l’avènement de la paix dans une société. Une société sans justice, est une société qui fonce droit sur le mur.
Joint au téléphone par notre rédaction, l’un des proches de l’ex ministre nous explique que la démission de Gassama Diaby est liée en grande partie à l’injustice qui règne en Guinée ces derniers temps, et qu’il s’est rendu compte de son incapacité à peser dans la balance pour changer la donne. Plus loin, il rajoute que les évènements survenus à Wanindara l’on conforté dans sa démarche à rendre le tablier, dans la mesure où selon lui, Monsieur Diaby a constaté une justice à deux vitesses. Autrement dit, le deux poids deux mesures.
La démission de Gassama Diaby réveillera-t-elle le gouvernement de sa « léthargie », qui sera le suivant ? Les jours à avenir seront déterminants pour le gouvernement Kassory.
