Discours de Kassory Fofana : Quelques réactions des personnalités politiques et de la société civile

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Sous les directives du président de la république, le premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a tenu hier un discours pour annoncer les grandes lignes de sa nouvelle mission sur les consultations nations nationales. Pour lui il s’agira d’écouter toutes les parties avec respect, «  Je tiens également à rassurer tous les interlocuteurs que dans les consultations que nous sommes sur le point d’ouvrir, l’orientation claire qui m’a été expressément donnée par le chef de l’État est d’écouter avec patience et respect tous les acteurs » a-t-il déclaré

Pour le chef du gouvernement,  le but est de faire ce travail avec toutes les composantes de la nation. « Pour ces consultations avec les différentes composantes de la nation, je n’ai pas de préjugé, je n’ai pas de certitude. Je n’ai ni de position figée, ni des positions personnelles à faire valoir. Mon but ne sera pas d’imposer des choix ou de négocier ou annoncer des décisions déjà arrêtées. Mon but ne sera pas non plus de partager des positions ou des conditions personnelles, d’orienter ou influencer les opinions ou les prises de position des différents acteurs à consulte »

Après cette sortie, les personnalités  politiques et certaines de la société ont réagi différemment.

Pour Domani Doré de la Guinée audacieuse Kassory a donné « Une définition explicite de ce que sont des consultations nationales, dans une République au nom des principes élémentaires de la démocratie. Il s’est adressé à nos consciences. Agissons en conséquence ».

Le leader du PEDN Lansana Kouyaté l’equation est simple: il le savait. « Je ne suis pas un oiseau annonceur de mauvaises nouvelles, je suis simplement celui qui soumet à la rigueur de mes constats et de mon analyse, les phénomènes qui se déroulent aujourd’hui mais qui auront des conséquences dans le temps ».

Pour l’ancien ministre des sports Siaka Barry de Guinée Debout, cette sortie de Kassory est une avancée dans le débat, en même, temps, il espère que ça ne serait pas un piège du gouvernement

« Bon ! On dirait que mon « grand sûr » Kassory Fofana m’écoute souvent par endroit, malgré notre distance politique et notre fossé idéologique !!! Je l’ai dit ici et répété que jamais, nous ne participerons à une quelconque consultation autour d’un « Coup d’État civil » tel que ce changement de constitution rêvé par la mouvance présidentielle !

Or, contrairement au Président de la République, nous constatons que le PM Kassory vient de bannir le terme « Constitution » de tout son discours. Désormais, il affirme clairement qu’il désire nous consulter autour « des questions de préoccupations nationales ». Sincèrement, je salue cette avancée dans le débat, tout en espérant que ce n’est pas juste un piège ou un appât jeté par le gouvernement, pour nous attirer dans un dialogue anticonstitutionnel »

Pour Alpha Saliou Wann, les deux discours (celui d’Alpha Condé et son premier), ne vont rien changer quant à leur position de « coup d’état constitutionnel). Il s’est exprimé en ces termes : « Alpha Condé n’a pas reculé d’un iota dans son projet de nouvelle Constitution. Il a fait preuve ces 9 dernières années, d’une détermination inébranlable pour imposer ses intérêts politiques. Il utilisera tous les moyens à sa disposition pour assouvir son ambition de présidence à vie. Prenons garde au déroulement sous nos yeux de son redoutable plan, qu’il mènera à terme pour arracher son 3 ème mandat ».

Pour Dansa Kourouma de la société civile qui s’est confié à nos confrères de Mosaïque ce discours de Kassory est à saluer. « C’est un discours rassembleur qui montre une très bonne volonté de déjouer les pronostics. C’est-à-dire, des pronostics défavorables à lui, qui disent qu’il a pris déjà position. Dans la déclaration que j’ai écoutée à la radio et décryptée à travers les sites internet, il montre qu’il veut tendre la main à tout le monde. (…). À partir du moment où les positions sont crispées et cristallisées, je pense qu’il va falloir beaucoup de méthodes et de stratégies pour convaincre ceux qui ont déjà affiché leur positio».

Ces différentes réactions montrent que les positions sont déjà connues bien avant le lancement des  consultations. Comme on le dit en amour, « quand la confiance s’envole, l’amour perd son sens, le désespoir s’installe et la trahison intervient avec violence sans merci », moi je dirai qu’en politique, quand un peuple meurtri perd confiance en ses dirigeants, il peut être amené à user de tous les moyens y compris la violence pour parvenir à ses fins.

Les jours à venir seront déterminants pour l’avenir politique de la Nation



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